L’année 2024 a été particulièrement féconde pour le jazz, avec une multitude d’albums remarquables sortis aux quatre coins du globe. Des artistes confirmés aux jeunes talents prometteurs, la scène jazz n’a pas fini de nous surprendre par sa vitalité et son audace. Notre sélection des 22 meilleurs albums de l’année vous invite à (re)découvrir ces pépites musicales incontournables.
Hommages vibrants et retrouvailles inédites
Plusieurs grands noms du jazz ont choisi 2024 pour rendre hommage à leurs illustres prédécesseurs. Le saxophoniste Baptiste Herbin a ainsi réuni un trio d’exception pour revisiter l’œuvre de Django Reinhardt, livrant avec « Django » un opus d’une intensité rare. Son compère Pierrick Pédron n’est pas en reste, signant avec « Ornette » un vibrant hommage au légendaire Ornette Coleman.
Les retrouvailles étaient aussi au rendez-vous cette année, à l’image de la réunion très attendue du quartet de Wynton Marsalis sur « The Democracy! Suite », ou encore du retour en studio de la chanteuse Cécile McLorin Salvant, divine sur « Ghost Song ». Quant au génial Brad Mehldau, il a convié la fine fleur des musiciens new-yorkais pour un « Jacob’s Ladder » aussi ambitieux que réussi.
Du jazz hexagonal créatif et audacieux
Le jazz made in France s’est distingué par son inventivité et son éclectisme. Le trompettiste Airelle Besson a signé avec « Radio One » une ode onirique au septième art, quand le saxophoniste Émile Parisien a électrisé « Louise » de ses envolées virtuoses teintées de rock. Le Tricollectif a confirmé son statut de défricheur avec « Vortex », une plongée hypnotique dans les limbes de l’électro.
Ces albums témoignent de la formidable vitalité de la scène hexagonale, toujours prompte à repousser les frontières du genre.
Étienne Cabaret, journaliste spécialisé
Les prodiges internationaux à l’honneur
Aux quatre coins du monde, de jeunes talents bousculent les codes avec maestria. Le surdoué japonais Hiromi a ébloui avec « Silver Lining Suite », un concentré de virtuosité au piano. La chanteuse mexicaine Magos Herrera a séduit par sa relecture audacieuse des standards sur « Dreaming in English ». Quant au Canadien Ernesto Cervini, il réinvente le trio avec « Tetrahedron », un bijou de modernité.
Impossible de passer à côté également des très beaux albums de la prodige chilienne Melissa Aldana (« 12 Stars »), du contrebassiste portugais Carlos Bica (« I Am The Escaped One ») ou encore du collectif allemand Philm (« Consequences »). Tous portent haut les couleurs d’un jazz puissant et sans frontières.
Grands noms et valeurs sûres
Les cadors du jazz n’ont pas déçu cette année, livrant une belle moisson d’albums de haute volée. Parmi les immanquables, citons l’envoûtant « Breathe » de Kenny Barron, le somptueux « Persona Non Grata » de Vijay Iyer ou encore l’inclassable « Hibernation » de Nils Petter Molvaer. Leur point commun ? Une science des atmosphères et un sens du groove inégalés.
- Kenny Barron – « Breathe »
- Vijay Iyer – « Persona Non Grata »
- Kris Davis – « Diatom Ribbons »
- Makaya McCraven – « In These Times »
- Chris Potter – « Sunrise Reprise »
Autant d’artistes confirmés qui continuent d’explorer de nouveaux territoires avec l’énergie et la curiosité des premiers jours. La relève est entre de bonnes mains.
Bien sûr, cette sélection ne saurait être exhaustive tant le cru 2024 fut riche et éclectique. Une myriade d’autres pépites mériteraient qu’on s’y attarde, du flamboyant big band de John Beasley au blues-jazz tellurique d’Avishai Cohen, en passant par les envolées mystiques de Dhafer Youssef.
Une seule certitude : le jazz n’a pas fini de nous étonner par sa capacité à se réinventer, absorber les influences et repousser les limites. Vivement 2025 !
