L’élection présidentielle américaine de 2024 restera dans les annales pour la défaite historique essuyée par la candidate démocrate Kamala Harris face à Donald Trump. Si de multiples facteurs expliquent ce revers cinglant, l’érosion du soutien de l’électorat latino figure en tête de liste. Représentant un peu plus d’un électeur sur dix, le vote hispanique a connu un glissement progressif mais déterminant vers le camp républicain ces dernières années.
Une tendance qui s’affirme depuis 2016
Selon Roberto Suro, professeur à l’université de Californie du Sud, ce mouvement de fond ne date pas d’hier : “C’est une tendance qui a débuté en 2016, s’est confirmée en 2020 et a fait un bond en avant en 2024.” En effet, si Joe Biden avait remporté 59% des voix latinos en 2020 contre 38% pour Donald Trump selon le Pew Research Center, Kamala Harris n’a obtenu que 53% de ce vote crucial en 2024, le républicain grimpant à 45%.
Derrière ce basculement, des motivations variées
Pour le chercheur, l’idée reçue selon laquelle les Latinos rejetteraient massivement les promesses de durcissement des politiques migratoires s’est révélée erronée. Une frange significative d’électeurs hispaniques, citoyens américains, soutient des mesures fermes voire répressives envers les nouveaux arrivants, tout en défendant des programmes de régularisation pour les immigrés installés de longue date.
Je suis pour régulariser ceux qui sont là depuis longtemps, ont des enfants, travaillent et n’ont pas de casier. Mais je veux expulser les clandestins récents, construire un mur.
– Un électeur latino selon Roberto Suro
Au-delà de l’enjeu migratoire, le ralliement d’hommes mexicains-américains évangéliques issus des classes populaires à Donald Trump, scrutin après scrutin, s’explique aussi par un conservatisme marqué sur les questions de société. Enfin, dans les zones frontalières directement confrontées aux flux de nouveaux migrants, le discours sécuritaire et protectionniste du républicain a fait mouche.
L’économie, un facteur décisif
Mais c’est bien la question économique qui semble avoir été déterminante dans le choix de nombreux électeurs latinos. À Phoenix en Arizona, Jimmy Archuleta, carrossier américano-mexicain, explique avoir voté Trump avec l’espoir qu’il “améliore l’économie” et rende “les prix de l’alimentation et de l’essence plus raisonnables”. Un calcul pragmatique qui a primé sur les réticences suscitées par la rhétorique incendiaire du milliardaire sur l’immigration.
Au final, ce glissement du vote hispanique aura été l’un des nombreux talons d’Achille de Kamala Harris dans cette campagne. Un constat amer qui impose aux démocrates un difficile travail d’introspection pour reconquérir cet électorat stratégique. La tâche s’annonce ardue tant les lignes ont bougé en profondeur, loin des réflexes pavloviens et des catégories figées. L’heure est à un douloureux aggiornamento pour ne plus jamais revivre pareille déroute.
Pour le chercheur, l’idée reçue selon laquelle les Latinos rejetteraient massivement les promesses de durcissement des politiques migratoires s’est révélée erronée. Une frange significative d’électeurs hispaniques, citoyens américains, soutient des mesures fermes voire répressives envers les nouveaux arrivants, tout en défendant des programmes de régularisation pour les immigrés installés de longue date.
Je suis pour régulariser ceux qui sont là depuis longtemps, ont des enfants, travaillent et n’ont pas de casier. Mais je veux expulser les clandestins récents, construire un mur.
– Un électeur latino selon Roberto Suro
Au-delà de l’enjeu migratoire, le ralliement d’hommes mexicains-américains évangéliques issus des classes populaires à Donald Trump, scrutin après scrutin, s’explique aussi par un conservatisme marqué sur les questions de société. Enfin, dans les zones frontalières directement confrontées aux flux de nouveaux migrants, le discours sécuritaire et protectionniste du républicain a fait mouche.
L’économie, un facteur décisif
Mais c’est bien la question économique qui semble avoir été déterminante dans le choix de nombreux électeurs latinos. À Phoenix en Arizona, Jimmy Archuleta, carrossier américano-mexicain, explique avoir voté Trump avec l’espoir qu’il “améliore l’économie” et rende “les prix de l’alimentation et de l’essence plus raisonnables”. Un calcul pragmatique qui a primé sur les réticences suscitées par la rhétorique incendiaire du milliardaire sur l’immigration.
Au final, ce glissement du vote hispanique aura été l’un des nombreux talons d’Achille de Kamala Harris dans cette campagne. Un constat amer qui impose aux démocrates un difficile travail d’introspection pour reconquérir cet électorat stratégique. La tâche s’annonce ardue tant les lignes ont bougé en profondeur, loin des réflexes pavloviens et des catégories figées. L’heure est à un douloureux aggiornamento pour ne plus jamais revivre pareille déroute.