À peine élu, le président américain Donald Trump annonce déjà un changement de cap majeur dans la gestion du conflit ukrainien. Selon des sources proches de son équipe, l’administration Trump compte entamer des discussions avec le gouvernement sortant de Joe Biden afin de parvenir à un “arrangement” entre l’Ukraine et la Russie.
Mike Waltz, futur conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, a déclaré dimanche que l’objectif était de “mettre fin à ce conflit”. Il a souligné la nécessité de réunir les parties prenantes autour de la table des négociations pour définir les contours d’un potentiel accord.
Inquiétudes face à “l’escalade” du conflit
Cette volonté affichée de dialogue intervient alors que l’équipe Trump se dit préoccupée par “l’escalade” actuelle des tensions. La décision de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles longue portée américains a été vivement critiquée.
Durant sa campagne, Donald Trump avait déjà exprimé son scepticisme quant aux milliards de dollars d’aide accordés par les États-Unis à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en 2022. Il avait promis à plusieurs reprises de mettre rapidement un terme au conflit, sans toutefois préciser sa stratégie.
Un duo de “faucons” à la manœuvre
Avec Mike Waltz comme conseiller à la sécurité nationale et Marco Rubio à la tête de la diplomatie, c’est un tandem qualifié de “faucons” par les observateurs qui sera aux commandes. Expert des menaces que représentent la Chine, la Russie, l’Iran et le terrorisme mondial selon Donald Trump, Mike Waltz a également plaidé pour un “arrangement” au Proche-Orient afin d'”apporter véritablement la stabilité”.
Vers un désengagement américain ?
Si ces déclarations confirment la volonté de la nouvelle administration de s’impliquer rapidement dans le dossier ukrainien, elles soulèvent aussi des interrogations. De nombreux Européens redoutent un désengagement des États-Unis, voire des pressions pour un accord défavorable à Kiev.
Pour nos adversaires qui pensent que c’est l’occasion de jouer une administration contre l’autre, ils se trompent.
Mike Waltz, futur conseiller sécurité de la Maison Blanche
Mike Waltz a tenu à rassurer sur la continuité de la politique américaine, affirmant que les “adversaires” auraient tort de vouloir “jouer une administration contre l’autre”. Néanmoins, la priorité donnée à la négociation et les critiques contre la stratégie de Joe Biden laissent présager un infléchissement de la position de Washington.
Quelle marge de manœuvre pour l’Ukraine ?
Reste à savoir quel type d'”arrangement” l’équipe Trump compte mettre sur la table et quelle sera la marge de manœuvre laissée à l’Ukraine dans ces discussions. Kiev, qui lutte pour défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale, pourrait voir d’un mauvais œil toute tentative de lui imposer des concessions.
La Russie, de son côté, pourrait être tentée d’utiliser ce changement de ton côté américain pour accentuer la pression militaire et arracher un accord à son avantage. Les prochaines semaines s’annoncent donc cruciales et potentiellement décisives pour l’avenir du conflit en Ukraine.
Une transition sous surveillance
En attendant l’entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier prochain, la gestion de ce dossier brûlant va nécessiter une étroite coopération entre l’équipe du président élu et l’administration sortante. Un défi de taille, alors que Joe Biden avait fait du soutien indéfectible à l’Ukraine l’une des marques de sa politique étrangère.
Cette période de transition sera scrutée avec attention, tant par les alliés des États-Unis que par la Russie, pour déceler les premiers signes concrets du virage diplomatique annoncé. L’enjeu: éviter tout malentendu ou signal contradictoire qui pourrait attiser les tensions sur le terrain.
Quel impact sur la suite du conflit ?
Au-delà des intentions affichées, c’est la stratégie qui sera effectivement déployée par la nouvelle administration américaine qui déterminera l’évolution du conflit ukrainien. Entre volonté de dialogue et fermeté face à Moscou, l’équipe Trump devra trouver le bon équilibre pour faire avancer le dossier sans fragiliser Kiev.
Un pari d’autant plus délicat que la guerre en Ukraine, après près de deux ans, semble enlisée dans une spirale d’escalade militaire. Les espoirs de paix, maintes fois déçus, dépendront en grande partie de la capacité des États-Unis à convaincre la Russie de s’engager dans des négociations sincères et équilibrées.
Une chose est sûre : l’annonce de ces tractations en coulisses marque un tournant dans l’approche américaine du conflit. Reste à savoir si ce changement de cap permettra de débloquer la situation ou, au contraire, d’accroître les tensions. L’Ukraine, en première ligne, suivra ces développements diplomatiques avec une attention toute particulière.