C’est une saison qui se termine en queue de poisson pour l’équipe de France de voile. Engagée sur le circuit international SailGP, la formation tricolore menée par le skipper Quentin Delapierre nourrissait de belles ambitions après une année de progression constante. Mais lors de l’ultime étape disputée ce week-end à San Francisco, les Bleus ont sombré, au propre comme au figuré.
Une impressionnante sortie de route
Tout avait pourtant bien commencé pour l’équipage français, qui pointait à la 3e place du classement général avant cette finale californienne. Mais lors de la première régate du jour, une violente collision avec le catamaran danois a fait voler en éclats les espoirs tricolores. Privé de son safran tribord, le F50 France a effectué une spectaculaire sortie de route, se retrouvant quasiment à la verticale avant de retomber lourdement sur le côté.
Plus de peur que de mal fort heureusement pour l’équipage, qui s’en est sorti indemne. Mais les dégâts sur le bateau étaient trop importants pour envisager une réparation express. Contraint à l’abandon, le Team France a dû regarder impuissant la suite des événements.
L’Espagne triomphe, la France déchante
Profitant de ce coup du sort, c’est finalement l’équipe d’Espagne, emmenée par le jeune skipper Diego Botín, qui a raflé la mise. Vainqueurs de la grande finale à trois disputée dans la baie de San Francisco face aux Américains et aux Australiens, les Ibériques s’adjugent le titre de champions de la Saison 4 du SailGP. Un sacre mérité tant la formation espagnole a été régulière tout au long de l’année.
Du côté français en revanche, la déception est immense. Cette 7e place finale ne reflète pas les progrès réalisés par Quentin Delapierre et ses hommes. Après des débuts timides l’an passé pour leur première saison sur le circuit, les Tricolores étaient montés en puissance, trustant régulièrement le haut du classement. Pas de quoi fanfaronner pour autant, mais la dynamique semblait bien enclenchée.
On aurait aimé terminer autrement bien sûr, mais ça fait partie de la voile. Il faut retenir le positif et la progression de l’équipe. On va digérer la déception et se remobiliser pour la saison prochaine.
Quentin Delapierre, skipper de l’équipe de France
Le chemin est encore long
Car s’il faut saluer le travail accompli, cette issue malheureuse rappelle que le chemin est encore long pour hisser la voile tricolore au sommet. Sur ces catamarans volants ultra-rapides et nerveux, la moindre erreur se paye cash. La concurrence est féroce et le niveau extrêmement relevé, avec des pointures comme l’Australien Tom Slingsby, triple vainqueur des saisons précédentes.
L’équipe de France a montré de belles choses et semble sur la bonne voie. Mais pour passer un cap et jouer régulièrement la gagne, il faudra gommer ces approximations qui lui jouent trop souvent des tours. Gagner en maturité, en constance, en solidité mentale et collective. Le talent est là, la marge de progression aussi. Il reste un an aux Bleus pour franchir un palier d’ici la Saison 5 du SailGP. Le rendez-vous est pris.