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L’Equateur en Guerre Contre des Gangs Gérant 24% du PIB du Pays

En Equateur, les gangs contrôlent un quart du PIB via les trafics de drogue, d'armes et l'exploitation minière illégale. Le président a déclaré la guerre à ces groupes criminels, mais la bataille s'annonce rude. Découvrez l'envers du décor de ce pays d'Amérique latine...

L’Équateur est en proie à une criminalité galopante qui ronge le pays de l’intérieur. Selon le président Daniel Noboa, les gangs qui sévissent sur le territoire équatorien brassent chaque année plus de 30 milliards de dollars d’actifs issus d’activités illicites, soit près d’un quart du Produit Intérieur Brut (PIB) national. Un chiffre astronomique qui témoigne de l’ampleur du fléau.

Un pays au cœur des trafics illégaux

Situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus grands producteurs mondiaux de cocaïne, l’Équateur est devenu malgré lui une plaque tournante du trafic de drogue. Les cartels profitent de sa position stratégique, avec notamment le port de Guayaquil qui sert de point d’expédition vers les États-Unis et l’Europe. Mais le narcotrafic n’est pas leur seule activité.

D’après le chef de l’État, ces organisations criminelles sont également impliquées dans le commerce illégal d’armes et l’exploitation minière clandestine. Un cocktail explosif qui leur permet d’engranger des profits colossaux, au détriment de l’économie formelle et de la sécurité des citoyens.

L’Équateur en « guerre » contre les gangs

Face à cette situation alarmante, le président Noboa a décidé de riposter. En janvier dernier, il a déclaré le pays en « conflit armé » contre une vingtaine de groupes qualifiés de « terroristes ». Des militaires ont été déployés en permanence dans les rues et sept provinces sont sous un régime d’exception.

Ces mesures musclées ont permis de faire baisser le taux d’homicide, passé de 47 pour 100.000 habitants en 2023 à 38 l’an dernier. Mais elles ont un coût pour les finances publiques, avec un déficit qui atteint désormais 57% du PIB. Et malgré les efforts déployés, la criminalité reste endémique.

« Nous sommes en guerre », martèle le président Noboa. « Si un colonel est tué (…) c’est la guerre » et il faut « agir en conséquence ».

Guayaquil, épicentre des violences

La ville portuaire de Guayaquil cristallise toutes les tensions. Théâtre de nombreux règlements de comptes entre bandes rivales, elle a encore été endeuillée récemment. En un seul week-end, 14 personnes y ont été assassinées dont 7 lors d’une fusillade en pleine rue.

Vendredi dernier, c’est un colonel de l’armée de l’air qui a été abattu près de la prison de Guayaquil. Il était chargé d’opérations anti-drogue. Sa mort illustre les risques auxquels s’exposent les forces de l’ordre dans leur lutte contre les trafiquants.

Une lutte à armes inégales

Malgré quelques succès, avec notamment la saisie de près de 300 tonnes de drogues l’an dernier, les autorités équatoriennes semblent désarmées face à l’hydre criminelle. Les gangs disposent de moyens considérables et d’un ancrage territorial qui rend leur éradication très compliquée.

« Celui qui gagne le plus de batailles, qui réussit à conquérir le plus de terrain, qui parvient à éliminer l’ennemi, est celui qui gagne la guerre », déclare le président dans une forme de constat d’impuissance.

Pour l’heure, l’Equateur n’en a pas fini avec les violences liées au crime organisé. Les gangs continuent de prospérer en tirant profit du trafic de cocaïne, d’armes et de l’orpaillage illégal. Un fléau qui parasite l’économie et déstabilise dangereusement le pays. Le chemin vers la paix et la légalité s’annonce encore long et périlleux.

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