L’épouse du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez est une nouvelle fois dans le viseur de la justice cette semaine. Begoña Gómez, 49 ans, a été convoquée mercredi par le juge Juan Carlos Peinado dans le cadre d’une affaire de corruption et de trafic d’influence qui empoisonne le quotidien du dirigeant socialiste.
Un « véritable carrousel judiciaire » selon l’opposition
Cette convocation intervient au cœur d’une semaine chargée en rendez-vous judiciaires pour l’entourage de Pedro Sánchez. Lundi, le principal accusateur dans un dossier de corruption mettant en cause un ancien ministre était entendu. Mardi, c’était au tour de cet ex-ministre lui-même de s’expliquer devant la justice. Le leader du Parti Populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, a ironisé sur ce timing en évoquant un « véritable carrousel judiciaire » :
Il y a un moyen très simple pour que la justice sorte de la vie du gouvernement : qu’ils restituent ce qu’ils ont pris et qu’ils arrêtent de détourner des fonds !
Alberto Núñez Feijóo, leader du PP
Soupçons d’appropriation illicite de logiciel et exercice illégal d’une profession
Begoña Gómez, spécialisée dans le conseil et la collecte de fonds, avait déjà été entendue en juillet dernier pour s’expliquer sur des accusations de corruption et de trafic d’influence la visant. Elle avait alors fait valoir son droit au silence. Cette fois-ci, le juge souhaite l’interroger sur des soupçons d’appropriation illicite d’un logiciel créé pour l’université dans laquelle elle travaillait et d’exercice illégal d’une profession.
A l’origine de cette plainte, l’association Hazte Oír (« Fais-toi entendre »), réputée proche de l’extrême droite, accuse Mme Gómez d’avoir enregistré en son nom propre un logiciel financé par des entreprises privées. Ce logiciel était destiné à un master qu’elle codirigeait à l’université Complutense de Madrid jusqu’à la rentrée 2024.
Pedro Sánchez dénonce une « campagne de diffamation »
Face à ces accusations, le Premier ministre a régulièrement assuré que son épouse n’avait « rien » à se reprocher et que son gouvernement était « propre ». Il accuse la droite et l’extrême droite d’être à l’origine d’une « campagne de diffamation » visant à déstabiliser l’exécutif.
La semaine dernière, lors d’une rencontre informelle avec des journalistes, Pedro Sánchez est même allé jusqu’à suggérer que certains juges seraient de connivence avec le PP, en leur fournissant des informations sur les dossiers visant ses proches. Des propos qui ont poussé la présidente du Tribunal suprême à réaffirmer publiquement l’indépendance de la justice espagnole.
Une semaine judiciaire marathon pour l’entourage du Premier ministre
La convocation de Begoña Gómez mercredi n’est que l’un des nombreux rendez-vous judiciaires qui émaillent la semaine du Premier ministre espagnol et de ses proches :
- Lundi, le principal accusateur dans un dossier de corruption mettant en cause un ex-ministre était entendu
- Mardi, c’était au tour de cet ancien ministre de s’expliquer pour la même affaire
- Vendredi, une conseillère du siège du gouvernement sera entendue comme témoin, soupçonnée d’avoir en réalité travaillé pour Mme Gómez
Et les affaires ne s’arrêteront pas là pour le clan Sánchez. Début janvier, ce sera au tour du frère du Premier ministre lui-même d’être auditionné dans une enquête pour détournement de fonds, trafic d’influence, prévarication et fraude fiscale. Une plainte déposée là encore par l’association « Manos Limpias », réputée proche de l’extrême droite.
Begoña Gómez dénonce « un objectif politique évident »
Mi-novembre, lors d’une rare prise de parole publique devant une commission du parlement régional de Madrid, Begoña Gómez avait assuré que les accusations la visant avaient « un objectif politique évident ». Son mari ne cesse de dénoncer une instrumentalisation de la justice par ses opposants politiques pour affaiblir le gouvernement.
Mais pour l’opposition de droite, ces multiples affaires révèlent au contraire un système de corruption et de favoritisme au plus haut sommet de l’Etat. Le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a ainsi appelé Pedro Sánchez à « s’expliquer » et à « assumer ses responsabilités » plutôt que de « fuir » et « d’attaquer les juges ».
Cette avalanche de convocations judiciaires tombe au plus mal pour le Premier ministre socialiste, à l’approche d’échéances électorales cruciales en 2023. Fragilisé par l’inflation et l’usure du pouvoir, Pedro Sánchez espérait profiter de la présidence espagnole de l’Union européenne au second semestre pour redorer son image. C’était sans compter sur les démons judiciaires qui rattrapent son entourage et viennent perturber son agenda.
Reste à savoir si Pedro Sánchez parviendra à convaincre les Espagnols que son gouvernement n’a rien à se reprocher malgré la multiplication des affaires. Un défi de taille à moins d’un an des prochaines élections générales, où il jouera sa survie politique face à une droite remontée et vent debout contre un exécutif qu’elle accuse de tous les maux.
La semaine dernière, lors d’une rencontre informelle avec des journalistes, Pedro Sánchez est même allé jusqu’à suggérer que certains juges seraient de connivence avec le PP, en leur fournissant des informations sur les dossiers visant ses proches. Des propos qui ont poussé la présidente du Tribunal suprême à réaffirmer publiquement l’indépendance de la justice espagnole.
Une semaine judiciaire marathon pour l’entourage du Premier ministre
La convocation de Begoña Gómez mercredi n’est que l’un des nombreux rendez-vous judiciaires qui émaillent la semaine du Premier ministre espagnol et de ses proches :
- Lundi, le principal accusateur dans un dossier de corruption mettant en cause un ex-ministre était entendu
- Mardi, c’était au tour de cet ancien ministre de s’expliquer pour la même affaire
- Vendredi, une conseillère du siège du gouvernement sera entendue comme témoin, soupçonnée d’avoir en réalité travaillé pour Mme Gómez
Et les affaires ne s’arrêteront pas là pour le clan Sánchez. Début janvier, ce sera au tour du frère du Premier ministre lui-même d’être auditionné dans une enquête pour détournement de fonds, trafic d’influence, prévarication et fraude fiscale. Une plainte déposée là encore par l’association « Manos Limpias », réputée proche de l’extrême droite.
Begoña Gómez dénonce « un objectif politique évident »
Mi-novembre, lors d’une rare prise de parole publique devant une commission du parlement régional de Madrid, Begoña Gómez avait assuré que les accusations la visant avaient « un objectif politique évident ». Son mari ne cesse de dénoncer une instrumentalisation de la justice par ses opposants politiques pour affaiblir le gouvernement.
Mais pour l’opposition de droite, ces multiples affaires révèlent au contraire un système de corruption et de favoritisme au plus haut sommet de l’Etat. Le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a ainsi appelé Pedro Sánchez à « s’expliquer » et à « assumer ses responsabilités » plutôt que de « fuir » et « d’attaquer les juges ».
Cette avalanche de convocations judiciaires tombe au plus mal pour le Premier ministre socialiste, à l’approche d’échéances électorales cruciales en 2023. Fragilisé par l’inflation et l’usure du pouvoir, Pedro Sánchez espérait profiter de la présidence espagnole de l’Union européenne au second semestre pour redorer son image. C’était sans compter sur les démons judiciaires qui rattrapent son entourage et viennent perturber son agenda.
Reste à savoir si Pedro Sánchez parviendra à convaincre les Espagnols que son gouvernement n’a rien à se reprocher malgré la multiplication des affaires. Un défi de taille à moins d’un an des prochaines élections générales, où il jouera sa survie politique face à une droite remontée et vent debout contre un exécutif qu’elle accuse de tous les maux.