En plein cœur de l’océan Indien, le Vendée Globe, la plus mythique des courses au large en solitaire, prend une tournure épique. Alors qu’une violente tempête australe déchaîne ses vents et ses vagues, deux skippers intrépides, Charlie Dalin et Sébastien Simon, sont engagés dans un duel haletant en tête de la flotte.
Un mano a mano sous des cieux déchaînés
Depuis plusieurs jours, Dalin et Simon, aux commandes de leurs voiliers dernière génération, avalent les milles dans des conditions dantesques. Vents hurlants, creux monstrueux, froid glacial… Rien ne semble pouvoir stopper leur folle cavalcade. Au jeu du «je te tiens, tu me tiens par la barbichette», les deux marins se rendent coup pour coup, creusant inexorablement l’écart sur leurs poursuivants.
Je ne suis pas tout seul dans cette galère, au moins il y a Seb (Sébastien Simon) avec moi, c’est toujours bien d’avoir quelqu’un à côté
Charlie Dalin (Macif)
Selon une source proche de la direction de course, des vagues de dix mètres et des vents de près de 50 nœuds sont attendus au plus fort de la tempête. De quoi mettre les navigateurs et leurs machines à rude épreuve dans ce tumultueux pot au noir des mers du sud.
Le reste de la meute à l’affût
Si le duo de tête a choisi de se frotter à la tempête sur une route plus directe, les autres concurrents, avec à leur tête Yoann Richomme (Paprec Arkea), ont opté pour un itinéraire plus septentrional espérant contourner le gros du mauvais temps. Une stratégie payante sur le moment, qui leur a permis de légèrement combler leur retard, mais qui pourrait s’avérer risquée sur le long terme.
Car une fois la dépression passée, Dalin et Simon pourraient bien bénéficier de conditions plus maniables pour filer à vive allure vers le cap de Bonne-Espérance, porte d’entrée de l’Atlantique Sud. Reste que dans ces latitudes hostiles, où la moindre avarie peut s’avérer fatale, rien n’est encore joué. Les positions peuvent évoluer en un clin d’œil.
Une édition hors norme
Ce Vendée Globe 2022-2023 n’en finit plus de nous surprendre par son intensité et ses nombreux rebondissements. De mémoire de marin, jamais une édition n’aura été aussi disputée à ce stade de la course. Sur les pontons des Sables-d’Olonne, où le départ a été donné il y a près de deux mois, les passionnés trépignent déjà à l’idée du finish prométhéen qui s’annonce.
- Une course d’anthologie
- Des marins au sommet de leur art
- Une météo imprévisible
- Un suspense insoutenable
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance l’un des plus mémorables de l’histoire. Place maintenant aux héros des mers pour nous offrir un dénouement à la hauteur de cette prodigieuse épopée.
Alors que la flotte s’apprête à entrer dans l’océan Pacifique, le match Dalin-Simon promet déjà de nous tenir en haleine. A bord de leurs bolides des mers, les deux skippers entendent bien continuer à nous faire vibrer à chaque changement de tableau. Jusqu’où ira leur féroce duel? Réponse dans les semaines à venir, au gré des vents et des flots…