Léon Marchand, 21 ans à peine, est en train de se hisser au rang des plus grandes légendes de la natation française. Après avoir décroché l’or sur 400m 4 nages dimanche dernier, il vient de réitérer l’exploit ce mercredi sur l’épreuve reine du 200m papillon, au terme d’une finale qui restera dans les annales.
Un duel épique contre Milak
Le jeune Français se présentait au plot avec un chrono qualificatif impressionnant mais savait qu’il aurait fort à faire face au Hongrois Kristof Milak, recordman du monde de la distance. Et le scénario de la course a tenu toutes ses promesses.
Dès le départ, les deux nageurs se détachent nettement du reste du peloton, au coude à coude, Milak virant en tête aux 50m, 100m puis 150m. Mais c’était sans compter sur les ressources insoupçonnées du Toulousain.
Marchand renverse la vapeur dans les derniers mètres
Alors que Milak semblait avoir course gagnée, Léon Marchand a trouvé l’énergie pour revenir à sa hauteur à 25m de l’arrivée, avant de le dépasser dans un finish dantesque. Un dernier 50m hallucinant, bouclé en 29”45 contre 30”23 pour Milak, qui offre à la France un nouveau titre olympique.
C’est juste incroyable, je ne réalise pas… Je savais que ça allait se jouer dans un mouchoir de poche mais j’ai tout donné sur la fin. J’ai nagé à l’instinct.
– Léon Marchand
Un phénomène en devenir
En s’imposant en 1’51”21, meilleure performance mondiale de la saison, Léon Marchand confirme son immense potentiel et entre dans une nouvelle dimension. Un potentiel déjà entrevu lorsqu’il avait décroché l’argent sur 200m 4 nages et 400m 4 nages aux Mondiaux de Budapest en 2022 puis pulvérisé le record de France du 400m 4 nages en mars dernier.
Après ses deux médailles d’or, nombreux sont ceux qui voient déjà en lui le nouveau visage de la natation tricolore, dans la lignée de grands champions comme Laure Manaudou ou Alain Bernard. Pourtant, le principal intéressé, lui, reste humble :
Je ne me mets aucune pression. Mon but c’est de nager le plus vite possible et de prendre un maximum de plaisir.
– Léon Marchand
Un mental d’acier
Au-delà de ses qualités physiques et techniques impressionnantes, c’est aussi et surtout son mental et sa capacité à se sublimer dans les grands rendez-vous qui forcent l’admiration. Un état d’esprit forgé par son père Xavier Marchand, lui-même ancien nageur de haut niveau.
Quand il a enchainé deux finales olympiques en à peine 2h ce mercredi, il aurait pu s’économiser sur la 2e épreuve du 200m brasse. Mais non, fidèle à son tempérament de gagneur, il est allé chercher une superbe 5e place, à seulement 14 centièmes du podium.
Un avenir doré
Si Léon Marchand est déjà l’une des grandes stars de ces Jeux Olympiques de Paris, son histoire ne fait sans doute que commencer. Dès demain, il retrouvera le bassin pour les séries et les demi-finales du 200m 4 nages, sa distance de prédilection, avec l’espoir d’aller chercher une nouvelle médaille.
Mais le jeune homme a surtout de belles années devant lui pour étoffer encore son incroyable palmarès. Le tout sous la houlette de Bob Bowman, l’ancien coach de la légende Michael Phelps, qui l’entraîne depuis 2021 à l’université d’Arizona State. De quoi rêver des Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028 et pourquoi pas de records du monde…
