Le Liban est sous le choc après l’enlèvement audacieux d’un de ses citoyens par ce qui semble être un commando naval étranger. Les faits se sont déroulés à l’aube vendredi dernier à Batroun, paisible localité côtière située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Beyrouth. Selon une source militaire libanaise s’exprimant sous couvert d’anonymat, un groupe armé aurait débarqué depuis la mer avant de s’introduire dans un bungalow proche de la plage pour y kidnapper un homme d’une trentaine d’années. Le commando se serait ensuite éloigné à bord d’un hors-bord, emportant avec lui son mystérieux captif.
Si l’identité de la victime n’a pas été révélée, on sait qu’il s’agit d’un étudiant de l’Institut des sciences maritimes et technologiques (Marsati) résidant dans les logements de l’établissement. Cet incident sans précédent, le premier du genre depuis le début des violences entre le Hezbollah et Israël il y a plus d’un an, soulève de nombreuses questions et inquiétudes.
Israël dans le viseur des enquêteurs
Bien qu’aucune revendication n’ait été faite à ce stade, les soupçons se portent d’ores et déjà sur l’État hébreu. Un responsable judiciaire libanais, requérant lui aussi l’anonymat, a ainsi affirmé que l’opération était « à 90% » l’œuvre d’un « commando israélien ». L’armée israélienne, contactée par l’AFP, s’est contentée d’indiquer qu’elle « vérifiait » ces informations pour l’heure.
Si l’implication d’Israël venait à se confirmer, il s’agirait d’une nouvelle escalade particulièrement préoccupante dans le conflit qui l’oppose au Hezbollah libanais. Jusqu’à présent, la ville chrétienne de Batroun avait été épargnée par les bombardements dévastateurs qui ciblent principalement les fiefs du Hezbollah dans le sud et l’est du pays, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth.
Un acte sans précédent
Pour Karim Bitar, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Liban, ce type d’opération commando en territoire libanais serait « totalement inédit » de la part d’Israël dans le cadre du conflit actuel. « Jusqu’ici, les affrontements se sont limités à des échanges de tirs à la frontière et à des frappes aériennes israéliennes, mais sans aucune incursion au sol », souligne-t-il.
Si Israël est bien derrière cet enlèvement, cela marquerait un tournant extrêmement dangereux et une escalade majeure, avec le risque d’embrasement que cela comporte.
Karim Bitar, chercheur à l’IRIS
Le Hezbollah étrangement silencieux
De son côté, le Hezbollah est resté pour l’instant étrangement mutique sur l’incident, alimentant les spéculations sur les circonstances et les raisons de cet enlèvement. Le mouvement chiite, qui contrôle de facto le sud du Liban, n’a fait aucun commentaire officiel. Selon certains observateurs, son silence pourrait indiquer que la victime aurait des liens avec l’organisation ou que cette dernière préparerait une riposte.
Quoi qu’il en soit, cet événement fait craindre un nouvel engrenage dans une spirale de violences qui a déjà fait plus de 1 900 morts côté libanais en un peu plus d’un an. La communauté internationale, qui peine à mettre en place un cessez-le-feu durable, suit avec une inquiétude croissante ce nouveau développement.
Une enquête complexe
En attendant d’en savoir plus, les forces de sécurité libanaises ont bouclé le périmètre et mènent l’enquête pour tenter d’élucider les circonstances exactes de l’enlèvement. Des militaires ont été vus inspectant méticuleusement la côte autour de l’immeuble où résidait l’individu kidnappé, à la recherche d’indices.
Mais les investigations s’annoncent complexes et délicates au vu du contexte. « Le Liban est un pays profondément divisé et fragilisé par des années de crise. Mener une enquête indépendante et obtenir des réponses dans un tel environnement relève du défi, surtout si une puissance étrangère est impliquée », estime une source sécuritaire locale.
Cet inquiétant incident risque en tout cas de raviver les tensions communautaires et de compliquer encore un peu plus les efforts de médiation. Beaucoup redoutent qu’il ne marque un nouveau palier dans l’escalade meurtrière entre Israël et le Hezbollah, dont les populations civiles risquent une fois de plus de faire les frais.
De son côté, le Hezbollah est resté pour l’instant étrangement mutique sur l’incident, alimentant les spéculations sur les circonstances et les raisons de cet enlèvement. Le mouvement chiite, qui contrôle de facto le sud du Liban, n’a fait aucun commentaire officiel. Selon certains observateurs, son silence pourrait indiquer que la victime aurait des liens avec l’organisation ou que cette dernière préparerait une riposte.
Quoi qu’il en soit, cet événement fait craindre un nouvel engrenage dans une spirale de violences qui a déjà fait plus de 1 900 morts côté libanais en un peu plus d’un an. La communauté internationale, qui peine à mettre en place un cessez-le-feu durable, suit avec une inquiétude croissante ce nouveau développement.
Une enquête complexe
En attendant d’en savoir plus, les forces de sécurité libanaises ont bouclé le périmètre et mènent l’enquête pour tenter d’élucider les circonstances exactes de l’enlèvement. Des militaires ont été vus inspectant méticuleusement la côte autour de l’immeuble où résidait l’individu kidnappé, à la recherche d’indices.
Mais les investigations s’annoncent complexes et délicates au vu du contexte. « Le Liban est un pays profondément divisé et fragilisé par des années de crise. Mener une enquête indépendante et obtenir des réponses dans un tel environnement relève du défi, surtout si une puissance étrangère est impliquée », estime une source sécuritaire locale.
Cet inquiétant incident risque en tout cas de raviver les tensions communautaires et de compliquer encore un peu plus les efforts de médiation. Beaucoup redoutent qu’il ne marque un nouveau palier dans l’escalade meurtrière entre Israël et le Hezbollah, dont les populations civiles risquent une fois de plus de faire les frais.