ActualitésPolitique

L’Engrenage Fatal qui Fit Sombrer la Monarchie Française de 1789 à 1792

Le 5 mai 1789, Louis XVI ouvrait solennellement les États généraux, espérant résoudre la crise du royaume. Mais cet acte déclencha un engrenage fatal qui allait emporter la monarchie...

Le 5 mai 1789, dans la salle des Menus Plaisirs du château de Versailles, le roi Louis XVI ouvrait solennellement l’assemblée des États généraux du royaume. Malgré son prestige et sa puissance, la monarchie française traversait alors une crise institutionnelle et financière majeure. Le roi espérait, en convoquant les représentants de la nation, trouver une issue. Mais cet acte allait en réalité précipiter la chute de la royauté, happée dans un engrenage fatal.

Une monarchie en crise convoque les États généraux

Malgré ses atouts – prestige, puissance militaire et rayonnement international – la monarchie française était, à la fin des années 1780, au bord de la banqueroute. Lourdement endetté par la guerre d’indépendance américaine, l’État voyait près de la moitié de ses recettes englouties par les intérêts de la dette. Pour tenter de surmonter cette crise, Louis XVI prit la décision de convoquer les États généraux, une assemblée représentant les trois ordres de la société d’Ancien Régime : clergé, noblesse et tiers état.

Cette décision, lourde de conséquences, fut prise après l’échec de plusieurs tentatives de réforme. Les ministres Turgot puis Necker avaient tenté en vain d’assainir les finances en rationalisant la fiscalité et en réduisant les dépenses. Mais ils s’étaient heurtés à la résistance des ordres privilégiés. La convocation des États généraux apparaissait donc comme un ultime recours pour débloquer la situation.

Le Tiers état bouscule l’ordre établi

Mais dès l’ouverture de l’assemblée, les dissensions éclatèrent. Le tiers état, qui représentait l’immense majorité de la population mais ne disposait que d’une voix sur trois, exigea le vote par tête et non par ordre. Il refusa également de délibérer séparément comme le voulait la tradition.

Le 17 juin, les députés du tiers se proclamèrent « Assemblée nationale », affirmant représenter à eux seuls la souveraineté de la nation. Ce coup de force ouvrit une crise politique majeure. Le roi tenta de réagir en faisant fermer la salle des États. Mais les députés se réunirent dans la salle du Jeu de paume et firent le serment de ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France.

De l’Assemblée constituante à l’abolition de la royauté

Face à la pression populaire, notamment après la prise de la Bastille le 14 juillet, Louis XVI dut se résoudre à accepter la réunion des trois ordres dans une Assemblée nationale constituante. Mais il restait sur une ligne de fermeté face aux réformes.

« Je préfère être roi d’une nation pauvre mais honnête, que d’un royaume dévasté par le désordre et l’anarchie »

– Aurait déclaré Louis XVI selon certains témoignages

Cette attitude inflexible contribua à creuser le fossé avec une Assemblée de plus en plus radicale, qui abolit les privilèges lors de la nuit du 4 août. La marche forcée du roi vers Paris en octobre 1789, puis la tentative avortée de fuite à Varennes en juin 1791, achevèrent de discréditer la monarchie.

La Constitution de 1791, qui établissait une monarchie constitutionnelle, ne mit pas fin à la crise. La guerre contre l’Autriche, déclarée en avril 1792, exacerba les tensions. Après la journée révolutionnaire du 10 août, la famille royale fut emprisonnée au Temple. Le 21 septembre, la Convention nouvellement élue abolissait la royauté et proclamait la République.

Le procès et l’exécution du roi

Dernier acte de cette tragédie : le procès de Louis XVI devant la Convention en décembre 1792. Malgré une défense habile, l’ancien monarque fut condamné à mort pour trahison et conspiration contre la sûreté de l’État. Il fut guillotiné le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution, actuelle place de la Concorde.

« Je meurs innocent de tous les crimes qu’on m’impute. Je pardonne à ceux qui sont la cause de mes malheurs… »

– Dernières paroles attribuées à Louis XVI sur l’échafaud

Ainsi s’achevait, dans le sang, un engrenage enclenché 4 ans plus tôt avec la convocation des États généraux. Louis XVI, malgré ses efforts sincères de compromis, n’avait pu endiguer un mouvement révolutionnaire qui le dépassait. Sa chute et son exécution marquèrent la fin d’un monde, celui de l’Ancien Régime, et l’avènement bouleversant de la France moderne.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.