Au cœur des quartiers nord de Nantes, les résidents vivent un véritable cauchemar éveillé. Leur quotidien est rythmé par les trafics de drogue, les coups de feu, les rodéos urbains et la peur qui les tenaille. Las de cette situation intenable, ils ont décidé de se mobiliser pour dire stop et lancer un cri d’alarme.
Un rassemblement citoyen au pied d’un point de deal notoire
Ce mardi, environ 150 personnes se sont rassemblées au pied d’une tour tristement célèbre pour abriter un important trafic de stupéfiants. Habitants, commerçants, représentants associatifs, tous étaient là pour dénoncer l’emprise grandissante des trafiquants sur leur lieu de vie.
On ne peut plus sortir sans avoir peur de prendre une balle perdue. Il faut que ça s’arrête !
Une habitante du quartier
Car ici, les fusillades sont devenues monnaie courante. Les témoignages glaçants se succèdent : impossibilité d’aller faire ses courses sereinement, enfants qui ne peuvent plus jouer dehors, peur de se prendre une balle en allant chercher son pain… C’est tout un quartier qui vit sous la coupe des trafiquants, dans un climat de terreur permanent.
Une violence qui s’intensifie de jour en jour
Si le trafic de drogue n’est pas un phénomène nouveau dans ce secteur, il a pris une ampleur sans précédent ces derniers mois. Les actes de violences se multiplient, les règlements de compte font rage, au point que certains habitants n’osent même plus mettre le nez dehors.
Parfois on ne sait même plus si c’est un pétard ou une balle qui vient de partir. On vit dans la peur constante.
Un résident sous couvert d’anonymat
Face à la passivité des pouvoirs publics, le sentiment d’abandon est immense. Beaucoup ont le sentiment que leur quartier a été livré aux mains des trafiquants, que plus personne ne se soucie de leur sort. Désabusés mais combatifs, les habitants refusent pourtant de se résigner.
Une mobilisation pour reprendre possession de l’espace public
En se rassemblant massivement au cœur du « supermarché de la drogue », ces Nantais ont voulu adresser un message fort. Hors de question de laisser leur quartier être « bouffé » par le trafic et la violence. Malgré la peur, il est temps de reprendre ses droits, de se réapproprier son lieu de vie.
C’est notre quartier, nos enfants y grandissent. On doit se battre pour qu’ils puissent s’y construire un avenir !
Une mère de famille déterminée
Loin de se laisser intimider, les participants ont martelé leur soif de tranquillité et de sécurité. « Non aux violences, non aux rodéos, oui à la paix ! » pouvait-on lire sur les pancartes. Un appel solennel a été lancé aux autorités pour que des moyens soient enfin mis en place afin d’éradiquer ces trafics qui gangrènent le quartier.
Des élus locaux promettent d’agir mais le chemin sera long
Présents au rassemblement, plusieurs élus nantais ont fait part de leur soutien et de leur détermination à combattre ce fléau. Maintien des services publics, renforcement de la vidéosurveillance, actions de terrain… Des promesses ont été faites mais tous sont conscients que le chemin sera long et semé d’embûches.
On ne lâchera rien. Ça prendra le temps qu’il faudra mais on gagnera cette bataille !
Pascal Bolo, élu municipal
Car en face, les trafiquants sont puissants et déterminés. Malgré plusieurs coups de filet, le trafic se reconstitue inlassablement, s’adaptant en permanence pour échapper aux forces de l’ordre. La tâche s’annonce ardue mais c’est tout un quartier qui reste suspendu à l’espoir que cette mobilisation fera enfin bouger les lignes.
En attendant, la vie continue tant bien que mal pour les résidents, avec son lot de peurs, de colères et de questionnements. Beaucoup ont fait le choix de rester, faute de moyens pour partir. Alors il faut serrer les dents, avancer malgré tout et ne pas perdre espoir qu’un jour, enfin, le calme reviendra dans ce quartier meurtri.
