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L’Enfer de l’Esclavage Moderne : Indonésiens Piégés par des Cybercriminels

Piégés dans l'enfer d'usines à arnaques... Des milliers d'Indonésiens attirés par de fausses promesses d'emploi deviennent esclaves de dangereux réseaux cybercriminels en Asie du Sud-Est. Une réalité sordide qui...

Attirés par de fausses promesses d’emplois bien rémunérés dans l’informatique, des milliers d’Indonésiens se sont retrouvés prisonniers de dangereux réseaux cybercriminels en Asie du Sud-Est. Un véritable cauchemar pour ces victimes contraintes de participer à de juteuses arnaques en ligne, sous la menace et dans des conditions de travail inhumaines.

De vendeur de fruits à esclave d’usine à arnaques

C’est le cas de Budi, un Indonésien de 26 ans qui, en quête d’une vie meilleure, a sauté sur une soi-disant opportunité dans l’informatique au Cambodge. Mais la réalité fut tout autre. Enfermé dans un bâtiment surveillé par des gardes armés, il a été forcé de travailler 14 heures par jour pour monter des escroqueries en ligne, sous un régime de menaces et de privations. Six semaines d’enfer pour seulement 390 dollars au lieu des 800 promis.

Budi n’est pas un cas isolé. D’après des sources proches du dossier, des dizaines d’autres Indonésiens croupissent toujours dans ces « usines à arnaques », scrutant les réseaux sociaux à la recherche de nouvelles victimes. Certains, piégés en Thaïlande puis transférés de force en Birmanie voisine, subissent coups et décharges électriques s’ils s’assoupissent devant leur écran durant leurs interminables journées de travail.

4700 Indonésiens libérés, combien restent prisonniers ?

Les autorités indonésiennes ont réussi à rapatrier plus de 4700 de leurs ressortissants depuis 2020, employés de force dans des opérations d’escroquerie en ligne dans huit pays d’Asie du Sud-Est dont le Cambodge, la Birmanie, le Laos et le Vietnam. Mais le chemin est encore long. Au moins 90 Indonésiens seraient toujours captifs rien qu’en Birmanie selon Jakarta, un chiffre probablement sous-estimé.

C’est totalement inhumain, 16 à 20 heures de travail par jour, sans salaire… et toujours soumis à des intimidations, des punitions.

Une proche d’une victime toujours prisonnière en Birmanie

Un « esclavage moderne » favorisé par les conflits

Pour des responsables onusiens, ces prisonniers vivent un véritable « enfer » s’apparentant à de « l’esclavage moderne ». Des ONG dénoncent également la lenteur des opérations de sauvetage, compliquées par les conflits dans certaines régions comme en Birmanie.

Le Cambodge affirme s’engager dans la lutte mais appelle les pays d’origine des victimes comme l’Indonésie à mieux informer leurs citoyens en amont. Une coopération internationale primordiale face à des réseaux criminels qui n’hésitent pas à déplacer leurs activités d’un pays à l’autre.

Une culpabilité à vie pour les victimes contraintes aux arnaques

Au-delà des séquelles physiques et psychologiques, certaines victimes comme Budi restent hantées par la culpabilité d’avoir dû participer à leur corps défendant à ces escroqueries de masse :

La culpabilité m’habitera toute ma vie, car lorsque nous extorquons ce qui appartient à d’autres, c’est comme si quelque chose restait coincé dans mon cœur.

Budi, ancien prisonnier d’un réseau cybercriminel

Face à ce fléau, la vigilance reste plus que jamais de mise pour ne pas tomber dans le piège d’offres d’emploi trop belles pour être vraies. Et la mobilisation internationale doit s’intensifier pour libérer les milliers de victimes encore sous le joug de leurs bourreaux et démanteler ces réseaux criminels sans scrupules.

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