En plein cœur de la métropole bordelaise, un projet d’envergure est en marche pour bâtir la ville de demain. Baptisé Euratlantique, ce vaste chantier d’aménagement urbain s’étend sur 738 hectares à cheval sur Bordeaux, Bègles et Floirac. Mais au-delà des grues et des échafaudages, c’est une véritable révolution énergétique qui se prépare.
Cap sur l’énergie solaire
Alors que la lutte contre le changement climatique s’intensifie, Euratlantique a décidé de miser sur une ressource abondante et encore sous-exploitée : le soleil. Selon une étude commandée par l’Etablissement Public d’Aménagement (EPA), le potentiel solaire du quartier pourrait atteindre plus de 100 000 MWh par an, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 50 000 foyers.
Pour Valérie Lasek, directrice générale de l’EPA Bordeaux Euratlantique, ce chiffre ouvre de nouvelles perspectives :
Le niveau du potentiel qui ressort de cette étude nous a surpris. Cela nous permet d’envisager concrètement une solarisation massive des toitures de l’opération Euratlantique.
Un défi à la hauteur des ambitions
Mais comment capter cette manne solaire ? D’abord en optimisant la conception des bâtiments. Avec 25 000 logements, 600 000 m² de bureaux et 55 000 m² de commerces prévus d’ici 2040, les opportunités ne manquent pas. Toitures végétalisées, panneaux photovoltaïques, orientation bioclimatique… Chaque immeuble deviendra un mini-générateur d’énergie verte.
Mais il faudra aussi convaincre les futurs occupants de jouer le jeu, comme l’explique Valérie Lasek :
On va demander aux propriétaires et gestionnaires des bâtiments déjà construits de nous restituer leurs données de production réelles. L’objectif est de mettre en place des modèles économiques incitatifs pour massifier les installations solaires en toiture.
Une énergie d’avenir pour une ville durable
Au-delà des bénéfices environnementaux, le virage solaire d’Euratlantique pourrait aussi dynamiser toute une filière. À Bordeaux, la centrale photovoltaïque de Labarde, la plus grande en milieu urbain en Europe, montre déjà la voie. Et dans toute la Nouvelle-Aquitaine, les projets fleurissent, portés par une volonté politique affirmée.
Pour le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic, qui a impulsé en juin une « alliance pour l’énergie solaire », c’est une évidence :
Le solaire est une énergie d’avenir. En installant des panneaux sur des espaces déjà artificialisés, comme les toits, les parkings ou encore le périphérique, on peut produire une électricité locale, renouvelable et compétitive.
Avec Euratlantique, Bordeaux prouve qu’écologie peut rimer avec développement économique. En conjuguant innovation technologique et urbanisme durable, le projet dessine les contours d’une ville résiliente, sobre en carbone mais riche en solutions. Un modèle à suivre pour relever le défi climatique.