Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont vécu lundi soir un moment d’une intensité rare et communicative. Sur la piste d’escrime aménagée dans l’écrin majestueux du Grand Palais, la Française Manon Apithy-Brunet venait tout juste de décrocher le titre olympique au sabre face à sa compatriote Sara Balzer. Un exploit sportif qui aurait suffi à marquer les esprits. Mais c’était sans compter sur la célébration toute en émotion qui s’en est suivie.
Une danse fusionnelle qui a enflammé le Grand Palais
À peine le dernier point inscrit, Boladé Apithy, lui-même escrimeur et compagnon de Manon, a surgi sur la piste pour enlacer sa dulcinée. Un geste d’une spontanéité touchante, comme si sa joie ne pouvait être contenue plus longtemps. Et puis, portée dans ses bras, la championne olympique s’est laissée emporter dans une danse effrénée, virevoltante, comme si plus rien d’autre ne comptait que ce moment de bonheur absolu partagé.
Devant un parterre de 8000 spectateurs en transe, dont des personnalités comme le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, le couple a offert un spectacle aussi émouvant qu’inattendu. Une parenthèse enchantée, une ode à l’amour et au sport fusionnel, qui restera assurément comme l’un des temps forts de ces Jeux Olympiques de Paris.
Un couple soudé dans l’effort et la gloire
Cette célébration doit beaucoup au lien unique qui unit Manon et Boladé, tous deux membres de l’équipe de France d’escrime. Avant le début des Jeux, Manon confiait :
On fait tout ensemble. On s’entraîne ensemble, on stresse ensemble. On s’épaule. Si l’un des deux ne s’était pas qualifié, ça aurait été une grosse déception, qu’il aurait fallu gérer dans une vie de couple. Mais là, comme à Tokyo, on y va ensemble.
Et c’est ensemble qu’ils ont vécu cette quinzaine olympique, main dans la main, jusqu’à cette apothéose dorée pour Manon au sabre. Boladé, lui, s’était arrêté en 8es de finale la veille. Mais loin d’être abattu, il a puisé dans la force de leur couple pour sublimer la victoire de sa compagne.
Le sport comme vecteur d’émotions universelles
Au-delà de la prouesse sportive, c’est cette démonstration d’amour inconditionnel qui a touché au cœur le public et les téléspectateurs. Car elle rappelle que le sport, dans ce qu’il a de plus noble, est un formidable vecteur d’émotions authentiques et universelles.
Qu’il s’agisse de la joie du dépassement de soi, du bonheur de la victoire partagée ou de la force des liens qui unissent ceux qui vibrent ensemble, le sport nous élève et nous rassemble. Et c’est précisément ce que Manon et Boladé ont incarné avec une sincérité désarmante sur cette piste d’escrime transformée, l’espace de quelques instants magiques, en piste de danse.
Alors oui, on retiendra de ces Jeux le palmarès et les records. Mais on se souviendra aussi de ces moments d’humanité à l’état brut, comme cette danse or et émotions offerte par un couple d’escrimeuses au sommet de leur art et de leur complicité. Une célébration qui, en touchant à l’universel, est devenue le symbole de l’essence même de l’olympisme.