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L’émissaire américain à Beyrouth annonce son départ pour Israël

Amos Hochstein, l'émissaire américain à Beyrouth, annonce son départ pour Israël après des "progrès" au Liban. Il tente d'obtenir un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, en guerre depuis deux mois. Le plan américain prévoit...

Alors que le Liban et Israël sont en guerre ouverte depuis maintenant deux mois, l’émissaire américain Amos Hochstein, dépêché à Beyrouth pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu, a annoncé mercredi qu’il se rendrait dans la journée en Israël après avoir accompli “des progrès” sur le sol libanais.

“Nous avons fait des progrès supplémentaires”, a déclaré M. Hochstein à l’issue de son deuxième entretien en deux jours avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui sert d’intermédiaire avec le Hezbollah pro-iranien. “Je vais me rendre dans quelques heures en Israël pour tenter de conclure cela si possible”, a-t-il ajouté, précisant qu’il poursuivrait ses discussions en Israël si des avancées avaient lieu au Liban.

Un plan américain fondé sur la résolution 1071 de l’ONU

L’objectif d’Amos Hochstein est d’obtenir l’aval des deux parties sur un plan américain prévoyant un cessez-le-feu et le retrait des forces israéliennes du Liban, sur la base de la résolution 1071 des Nations unies. Ce texte stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés à la frontière avec Israël et dans le sud du pays du Cèdre.

Arrivé mardi au Liban, l’émissaire américain a multiplié les rencontres de haut niveau. Outre Nabih Berri, il s’est entretenu avec le Premier ministre Najib Mikati ainsi que d’autres responsables politiques libanais, dont le chef du parti chrétien des Forces Libanaises, Samir Geagea, farouchement opposé au Hezbollah. Selon une source diplomatique requérant l’anonymat, M. Hochstein a étudié avec ses interlocuteurs libanais certaines modifications au plan américain de cessez-le-feu, dont les détails n’ont pas été rendus publics.

Israël met en garde contre la poursuite des opérations malgré une trêve

Cependant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu lundi que son pays continuerait à mener “des opérations” militaires contre le Hezbollah même en cas d’accord de trêve, une perspective rejetée par les dirigeants libanais. Une position qui laisse planer le doute sur la possibilité de parvenir à un cessez-le-feu durable entre les deux pays.

Plus de 3600 morts depuis le début des hostilités

Les violences entre Israël et le mouvement chiite libanais ont fait plus de 3540 morts depuis octobre 2023, la grande majorité depuis qu’Israël a déclenché fin septembre une campagne massive de bombardements et une offensive terrestre au Liban. Côté israélien, le bilan s’élève à 79 militaires et 46 civils tués en 13 mois d’affrontements.

Face à cette escalade meurtrière, la communauté internationale multiplie les efforts diplomatiques pour tenter de mettre un terme au conflit. La mission d’Amos Hochstein apparaît comme une énième tentative de trouver une issue pacifique, mais les obstacles restent nombreux tant les positions des deux camps semblent irréconciliables.

Les prochains jours seront donc cruciaux pour déterminer si un cessez-le-feu est envisageable ou si le Liban et Israël sont condamnés à poursuivre ce cycle de violence qui ensanglante la région depuis plus d’un an maintenant. La diplomatie américaine joue là une partition délicate, prise entre deux feux, avec l’espoir ténu de parvenir enfin à instaurer une trêve durable.

L’émissaire Hochstein, malgré les “progrès” évoqués, n’en est donc qu’au début d’un périlleux processus de négociations. Chaque camp se montre intransigeant sur ses exigences sécuritaires, rendant toute concession difficile. Mais la poursuite des combats apparaît aussi intenable, laissant une mince fenêtre d’opportunité à la voie diplomatique.

La guerre ouverte entre le Liban et Israël a déjà fait 3590 morts depuis le 20 octobre 2023

– Décompte établi à partir de sources officielles libanaises et israéliennes

Israël continuera ses opérations au Liban même en cas d’accord, le Hezbollah est un ennemi que nous devons vaincre militairement

– Benjamin Netanyahu, Premier ministre d’Israël

Le Liban appelle la communauté internationale, notamment les États-Unis, à faire pression sur Israël pour accepter un retrait de toutes ses troupes

– Nabih Berri, Président de la chambre des députés du Liban

Les déclarations des dirigeants des deux pays démontrent l’ampleur du défi auquel fait face Amos Hochstein et la diplomatie américaine. Chaque partie campe sur ses positions, rendant un compromis difficile à atteindre. Pourtant, l’émissaire tente de maintenir le dialogue, de rapprocher les points de vue, avec l’espoir qu’une solution négociée reste possible.

Car au-delà des considérations stratégiques et politiques, ce sont bien les populations civiles qui paient le prix fort de ce conflit qui s’enlise. Les bombardements et les combats ont fait de nombreuses victimes innocentes, déplacé des milliers de familles, détruit des infrastructures vitales. Une situation humanitaire critique qui ne peut plus durer.

Malgré les obstacles, la mission de l’émissaire américain apparaît donc plus que jamais nécessaire. Chaque jour qui passe sans accord aggrave le bilan et les souffrances. Chaque progrès, même minime, entretient l’espoir d’un arrêt des hostilités. Dans ce contexte, les efforts diplomatiques se doivent d’être constants, persévérants, pour convaincre Israéliens et Libanais qu’une autre voie que celle des armes est possible.

Alors qu’Amos Hochstein s’envole maintenant pour Israël, c’est avec la lourde tâche de transformer ces fragiles progrès en avancée décisive vers la paix. Un chemin semé d’embûches mais que la diplomatie se doit d’emprunter inlassablement. Car chaque vie épargnée, chaque famille réunie, chaque espoir préservé en vaut la peine. Puissent ces négociations de la dernière chance aboutir enfin et mettre un terme à cette guerre fratricide.

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