En ce dimanche électoral, les Vénézuéliens se rendent aux urnes pour un scrutin présidentiel sous haute tension. Nicolas Maduro, le président sortant, brigue un troisième mandat consécutif face à un candidat de l’opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, donné favori dans les sondages. Mais dans un pays en proie à une profonde crise politique et économique, beaucoup redoutent des fraudes massives et une explosion de violences au soir du vote.
Maduro déterminé à “faire respecter” les résultats
Après avoir voté à Caracas ce matin, Nicolas Maduro s’est voulu rassurant, affirmant qu’il respectera et fera respecter les résultats officiels de l’arbitre électoral. Il a appelé les autres candidats à faire de même. Mais il y a quelques jours, il menaçait le pays d’un “bain de sang” en cas de défaite. Une déclaration peu rassurante dans ce contexte de fortes tensions.
“Je reconnais et je reconnaîtrai l’arbitre électoral, les communiqués officiels et je les ferai respecter”
Nicolas Maduro, président du Venezuela
L’opposition dénonce des risques de fraude
Du côté du principal parti d’opposition, on n’est pas rassuré. Beaucoup craignent des manipulations du scrutin et une non reconnaissance des résultats s’ils sont défavorables au pouvoir en place. Le vote des Vénézueliens de l’étranger a été rendu très difficile et le Conseil électoral a annoncé qu’il ne prendrait en compte que 80% des résultats pour sa proclamation officielle, de quoi écarter des résultats partiels défavorables. Des signes inquiétants selon l’opposition.
La communauté internationale en alerte
Les États-Unis suivent le scrutin de près. Le secrétaire d’État Antony Blinken a appelé au respect du “processus démocratique”, estimant que les Vénézuéliens méritent une élection libre, sans manipulation. Washington pourrait assouplir certaines sanctions économiques en cas d’alternance démocratique mais redoute un afflux de réfugiés à sa frontière en cas de chaos post-électoral.
Une participation cruciale
Pour les experts, le taux de participation sera déterminant pour l’issue du scrutin et sa légitimité. Si l’opposition veut l’emporter, elle doit réussir une très forte mobilisation de ses électeurs. Sur les 30 millions de Vénézuéliens, 21 millions sont appelés aux urnes aujourd’hui.
Un pays qui retient son souffle
Dans les rues de Caracas, l’ambiance est fébrile mais calme pour le moment. Les Vénézuéliens attendent avec anxiété et espoir le verdict des urnes. Beaucoup espèrent un changement après des années de crise profonde mais redoutent aussi le spectre de violences si le résultat est contesté. Un scénario catastrophe que personne ne souhaite revivre.
Le Venezuela joue aujourd’hui une partie de son avenir. L’enjeu est de taille pour ce pays jadis prospère, ruiné par les errements économiques et la dérive autoritaire du régime chaviste. Les prochaines heures seront décisives et le monde entier aura les yeux rivés sur Caracas. En espérant que la voix des urnes soit respectée et permette au pays de tourner enfin la page de cette longue crise.