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Législatives sénégalaises : l’exécutif vise une large majorité

Au Sénégal, les élections législatives ont débuté dans un contexte de renouveau politique. Le parti au pouvoir, porté par une vague populaire, vise une majorité confortable pour mettre en œuvre son ambitieux programme de rupture et de justice sociale. Mais l'opposition met en garde contre une concentration excessive des pouvoirs...

En ce dimanche ensoleillé, les Sénégalais se sont rendus aux urnes pour élire leurs nouveaux députés à l’Assemblée nationale. Près de 7,3 millions d’électeurs sont appelés à choisir les 165 parlementaires qui siégeront pour les cinq prochaines années. Mais l’enjeu dépasse la simple composition de l’hémicycle. Pour l’exécutif fraîchement élu, emmenés par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, il s’agit d’obtenir la majorité la plus large possible afin de mettre en œuvre leur ambitieux programme de rupture et de justice sociale.

Un nouveau chapitre politique

L’arrivée au pouvoir en mars dernier du duo Faye-Sonko a marqué un tournant dans la vie politique sénégalaise. Portés par une vague d’enthousiasme populaire et un désir profond de changement, surtout au sein de la jeunesse éprouvée par des années de crise économique et de tensions, ils ont fait campagne sur un programme résolument progressiste, axé sur la justice sociale et un « panafricanisme de gauche ». Une ligne politique inédite qui a séduit une large part de la population.

Mais depuis leur prise de fonction, le nouveau pouvoir a dû composer avec une Assemblée nationale encore dominée par l’ancienne majorité présidentielle. Une cohabitation conflictuelle qui a entravé la mise en œuvre de leur agenda de réformes. D’où la décision du président Faye de dissoudre l’Assemblée dès que les délais constitutionnels le permettaient, ouvrant la voie à ces élections législatives anticipées.

Des pouvoirs élargis en jeu

Au-delà d’une majorité parlementaire classique, l’exécutif ambitionne d’obtenir au moins trois cinquièmes des sièges. Un seuil qui lui permettrait de réviser la Constitution sans passer par un référendum, comme il s’y est engagé pendant la campagne. Il pourrait également mettre en accusation l’ancien président Macky Sall, dont la gestion est dans le viseur de la nouvelle équipe.
Mais ce scénario inquiète l’opposition qui redoute une concentration excessive des pouvoirs entre les mains d’un exécutif qu’elle juge « extrémiste » et « incompétent ».

Un vote attendu, des priorités sociales

Dans les bureaux de vote de Dakar, l’affluence était au rendez-vous dès l’ouverture ce matin. Beaucoup d’électeurs, surtout chez les plus jeunes, ne cachent pas leur souhait de voir la coalition présidentielle l’emporter largement. À l’image de Pascal Goudiaby, 56 ans, qui espère « que le Pastef (parti du Premier ministre) va gagner les élections pour avoir la majorité, pour mieux dérouler leur mandat ». Et d’insister : « La priorité c’est le chômage, les jeunes sont tellement confrontés au chômage. »

Historiquement, les Sénégalais confirment lors des législatives leur vote de la présidentielle, rappellent les analystes. Les premiers résultats devraient être connus dès lundi matin. Au-delà des rapports de forces politiques, c’est la capacité de la nouvelle équipe à répondre aux urgences sociales et aux attentes de changement qui sera jugée.

Dans les prochains jours, le comptage des voix offrira une photographie de la nouvelle Assemblée nationale sénégalaise. Mais c’est dans les prochains mois et années que se mesurera réellement l’ampleur de la transformation politique et sociale voulue par les Sénégalais en portant l’attelage Faye-Sonko au pouvoir. Le chemin des réformes ne fait que commencer.

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