C’est un duel pour le moins inédit qui s’annonce dans la première circonscription des Alpes-Maritimes pour les élections législatives de 2024. Face au poids lourd local et président contesté des Républicains Éric Ciotti, c’est un novice en politique qui a décidé de se lancer dans la bataille : Virgile Vanier-Guérin, 43 ans, simple militant LR jusqu’ici.
Mercredi 19 juin, à quelques encablures de la permanence d’Éric Ciotti sur le port de Nice, celui qui n’était encore qu’un illustre inconnu a officiellement lancé sa campagne. Une candidature spontanée et symbolique, pour s’opposer à l’alliance entre son parti Les Républicains et le Rassemblement National.
On s’oppose à lui amicalement pour lui faire prendre conscience de ce qu’il a fait.
– Virgile Vanier-Guérin
Une Mission Quasi-Impossible
Car dans cette circonscription phare de la côte d’Azur, Éric Ciotti fait figure d’ogre. Député depuis 2007, il y est solidement implanté. Face à lui, difficile pour Virgile Vanier-Guérin d’espérer l’emporter, lui qui n’a aucune expérience des joutes électorales.
Mais le quadragénaire l’assure, l’essentiel est ailleurs. Sa candidature se veut avant tout «contestataire» dans le contexte de l’implosion de la droite, divisée sur la question d’une alliance avec l’extrême-droite. Un choix qu’il réprouve, comme une partie des militants et élus LR.
Le Choix de la Clarté
En se présentant face à Éric Ciotti sous la bannière des Républicains “canal historique”, Virgile Vanier-Guérin veut incarner une forme de résistance et de fidélité aux valeurs de la droite. Quitte à se lancer dans une mission périlleuse, sans illusion sur ses chances de succès.
- Un message politique fort, même si largement symbolique
- Le choix de la clarté et de la cohérence idéologique
- Un acte de foi et de militantisme
Reste à savoir comment les électeurs de la première circonscription des Alpes-Maritimes, plutôt marqués à droite, accueilleront cette candidature inattendue. Si les chances de victoire sont minces, Virgile Vanier-Guérin espère au moins susciter le débat sur la ligne politique de sa famille politique. Et mettre Éric Ciotti face à ses contradictions.
Un Duel Fratricide
Car ce scrutin aura un parfum de combat fratricide entre deux hommes issus du même parti. Une situation qui illustre bien les turbulences que traversent Les Républicains, profondément divisés sur la stratégie à adopter face à la montée des extrêmes.
En choisissant de s’allier au RN, Éric Ciotti a pris le risque de fracturer sa famille politique. Cette candidature dissidente en est le symbole éclatant. Même si elle n’a que peu de chances d’inverser la dynamique, elle témoigne d’un malaise profond chez une partie des militants.
Je ne peux pas cautionner cette dérive de notre parti vers les extrêmes. Il faut rester fidèle à nos valeurs humanistes et républicaines.
– Virgile Vanier-Guérin
Le novice en politique est donc devenu malgré lui un opposant symbolique, incarnant la résistance d’une droite modérée refusant la « lepénisation des esprits ». Un combat courageux mais périlleux, dont l’issue est plus qu’incertaine. Mais qu’importe : en se lançant dans la bataille, Virgile Vanier-Guérin a choisi l’honneur plutôt que la résignation.
Les législatives 2024 s’annoncent donc riches en symboles et en enseignements sur l’avenir de la droite française. Affaiblie et divisée, parviendra-t-elle à se réinventer en puisant dans ses forces vives ? C’est tout l’enjeu de ce scrutin. Et le défi que devra relever, à son niveau, Virgile Vanier-Guérin.