À quelques jours du premier tour des élections législatives, la majorité présidentielle sortante a créé la surprise en annonçant qu’elle ne présentera pas de candidats dans une vingtaine de circonscriptions détenues par des députés Les Républicains, Parti Socialiste ou du groupe Libertés et Territoires. Une manœuvre stratégique visant à s’assurer le soutien d’élus jugés “constructifs” et à maximiser ses chances de conserver la majorité à l’Assemblée nationale.
Des accords conclus au plan national et local
Selon les listes de candidats investis publiées par Renaissance, Horizons et le MoDem, la majorité présidentielle a décidé de ne pas présenter de candidats face à plusieurs figures de la droite et du centre droit, dont :
- Michèle Tabarot, Marie-Christine Dalloz, Virginie Duby-Muller, Emilie Bonnivard, Nicolas Forissier et Julien Dive pour Les Républicains
- Jean-Louis Bourlanges pour le MoDem
- Philippe Juvin et Jean-Didier Berger pour LR dans les Hauts-de-Seine
Des accords ont également été passés au plan local, comme dans la première circonscription de Haute-Saône où Les Républicains ne présenteront pas de candidat face au ministre et maire de Vesoul, Alain Chrétien. Même configuration dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône, où LR justifie l’absence de candidat face à la ministre Sabrina Agresti-Roubache par un “manque de temps et de moyens”.
Pas de candidat LR face à des macronistes dans le Val-de-Marne
Dans le Val-de-Marne, Les Républicains ont également renoncé à présenter des candidats face à deux figures de la majorité présidentielle :
- Loïc Signor, candidat Renaissance face au député LFI Louis Boyard
- Shannon Seban, candidate Renaissance face à la présidente du groupe LFI Mathilde Panot
François Hollande candidat sous l’étiquette “Nouveau Front Populaire”
Dans un autre registre, l’ancien président socialiste François Hollande a annoncé sa candidature dans la première circonscription de Corrèze sous l’étiquette “Nouveau Front Populaire”. Là encore, aucun candidat macroniste ne se présentera face à lui. Un choix qui illustre la volonté de la majorité d’obtenir le soutien d’élus de gauche dits “raisonnables”.
Une stratégie payante pour conserver la majorité ?
En renonçant à présenter des candidats face à des députés de droite, du centre ou de gauche considérés comme des interlocuteurs fiables, la majorité présidentielle espère s’épargner des duels fratricides et inciter ces élus à voter en faveur des textes du gouvernement. Une manière de contourner l’opposition frontale des formations situées aux extrêmes de l’échiquier politique.
Reste à savoir si cette stratégie portera ses fruits et permettra à Emmanuel Macron de conserver une majorité stable à l’Assemblée nationale. Réponse dans quelques jours avec les résultats du premier tour de ces législatives placées sous le signe des alliances de circonstance et des manœuvres politiciennes.