Alors que les élections législatives battent leur plein, la question de qui occupera Matignon en cas de victoire de la gauche fait débat. Invité mercredi soir sur BFMTV, François Hollande a tenu à donner son avis sur le sujet. L’ancien président, lui-même candidat en Corrèze, assure ne pas vouloir “se mettre en avant” ni “se placer” pour le poste de Premier ministre.
Hollande veut “convaincre” et “être utile”
Pour l’ex-chef de l’État, son rôle est avant tout “d’essayer d’être utile en convainquant le maximum de Français de ne pas aller vers le Rassemblement national”. Il envisage trois scénarios possibles pour l’après-élections :
- Si le RN gagne, il s’assignera un rôle de “protection et de vigilance”.
- Si la gauche l’emporte, il faudra selon lui “faire que son gouvernement puisse tenir bon”.
- En l’absence de majorité absolue ou relative, François Hollande estime que “c’est le rôle de personnalités comme la mienne, compte tenu des fonctions que j’ai occupées, de trouver des solutions”.
Mélenchon écarté, place au “consensus”
Mais qu’en est-il de Jean-Luc Mélenchon, à qui François Hollande avait demandé de se “taire” pour “rendre service” à la gauche ? Pour l’ancien président, le leader Insoumis “n’est déjà plus dans le jeu”. Il juge qu’il “a été convenu qu’il ne pouvait plus être celui qui devait diriger, gouverner le pays”.
Il n’est pas l’homme du consensus.
François Hollande à propos de Jean-Luc Mélenchon
Désormais, François Hollande plaide pour une personnalité de “consensus” à Matignon si la gauche sort victorieuse des urnes les 30 juin et 7 juillet prochains. Un profil bien différent de celui de Jean-Luc Mélenchon donc, jugé clivant par une partie de la gauche et de l’électorat.
Le Nouveau Front populaire se fracture
Ces déclarations interviennent alors que le Nouveau Front populaire, qui rassemble la gauche aux législatives, se divise sur le choix du futur Premier ministre. Plusieurs figures, comme Jean-Luc Mélenchon donc mais aussi Olivier Faure, premier secrétaire du PS, ont fait des offres de service ces derniers jours.
Mais à moins de deux semaines du premier tour, difficile de savoir qui sortira vainqueur de cette bataille interne à gauche. Une chose est sûre : si elle l’emporte, la gauche unie aura fort à faire pour garder sa cohésion et éviter les déchirements au sommet de l’État. Le choix du locataire de Matignon sera crucial et François Hollande l’a bien compris, lui qui appelle à privilégier le rassemblement.
Réponse dans les urnes les 30 juin et 7 juillet, avec des élections législatives qui s’annoncent plus que jamais indécises et disputées. Quel camp l’emportera ? La gauche malgré ses divisions? La majorité présidentielle fragilisée ? Ou le Rassemblement national en dynamique ? Verdict dans quelques jours.