À quatre jours du premier tour des élections législatives anticipées, les Français semblent avoir saisi tout l’enjeu de ce scrutin qui déterminera la couleur politique du prochain gouvernement. Selon la dernière vague du sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio publiée ce mercredi, la participation pourrait atteindre un niveau record de 66%. Soit près de 20 points de plus qu’en 2022 !
Cet engouement inédit pour des élections législatives contraste avec les difficultés rencontrées par la droite. Après une débâcle aux Européennes, où la liste de François-Xavier Bellamy n’a récolté que 7,2% des voix, Les Républicains peinent à exister face aux trois blocs qui dominent désormais le paysage politique français.
Les projections en sièges donnent l’avantage à la macronie
En extrapolant les intentions de vote au niveau national, le sondage Ifop-Fiducial permet d’établir une projection des futurs rapports de force à l’Assemblée nationale. Malgré une légère baisse, la coalition présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons) reste largement en tête avec environ 295 sièges.
La NUPES, bien qu’en net recul par rapport à 2022, pourrait compter sur un groupe d’environ 135 députés. Un chiffre similaire est avancé pour le Rassemblement National qui réaliserait une percée historique.
La droite au plus bas
Dans ce contexte, Les Républicains seraient les grands perdants du scrutin. Le parti fondé par Jacques Chirac pourrait se contenter d’environ 45 élus, très loin des 130 sièges décrochés lors de la vague bleue marine de 2022. Un résultat catastrophique qui signerait la marginalisation de la droite.
Nous payons le prix de nos divisions et de notre incapacité à nous renouveler
déplore un cadre LR
Un intérêt inédit pour les législatives
Alors qu’elles étaient traditionnellement boudées par les électeurs, les élections législatives suscitent cette fois-ci un intérêt sans précédent. Le caractère inédit de ce scrutin anticipé, couplé à l’importance des enjeux, expliquent sans doute ce regain de mobilisation.
- 66% des Français affirment avoir l’intention d’aller voter dimanche, un record.
- L’abstention pourrait chuter à un niveau historiquement bas, autour de 34%.
- 85% des sondés estiment que l’élection des députés est “importante” voire “très importante”.
Illustration supplémentaire de cet engouement : les demandes de procuration ont bondi de 30% par rapport au dernier scrutin de 2022. Les bureaux de vote s’attendent à une forte affluence dimanche, loin des files d’attente clairsemées des précédentes législatives.
Macron en quête d’une majorité absolue
L’enjeu est de taille pour Emmanuel Macron qui espère décrocher une majorité absolue afin de pouvoir gouverner sans entraves pendant les 4 années à venir. Mais avec une base électorale érodée, la tâche s’annonce ardue. Les derniers sondages créditent la macronie d’environ 295 sièges, proche du seuil fatidique des 289 élus.
Si Renaissance et ses alliés échouaient à atteindre cette barre, le président serait contraint de composer avec les autres forces politiques pour faire adopter ses réformes. Un scénario de cohabitation qui compliquerait sérieusement son second quinquennat.
Les incertitudes du second tour
Si le premier tour permet de dégager les grandes tendances, c’est bien le second qui scellera le destin de la future Assemblée nationale. Et à ce petit jeu des triangulaires et des quadrangulaires, tous les coups seront permis pour rafler la mise.
Des alliances à géométrie variable pourraient se nouer localement, brouillant la lecture politique du scrutin
prévient un spécialiste des élections
Les électeurs auront donc le dernier mot dimanche prochain pour ce second tour à haut risque. Avec un taux de participation au plus haut et un rapport de force des plus serrés, le suspense reste entier. Une seule certitude : la nouvelle Assemblée nationale qui en ressortira sera bien différente de la précédente.