À deux jours du second tour des élections législatives anticipées, une vague spectaculaire de désistements déferle sur l’échiquier politique. Selon un décompte provisoire de l’AFP, pas moins de 200 candidats qualifiés, issus principalement de la gauche et du centre, ont déjà jeté l’éponge. Un phénomène inédit qui bouscule les pronostics et questionne sur l’issue du scrutin.
Un réflexe républicain pour contrer le RN
Première raison invoquée par les candidats qui renoncent : faire barrage à l’extrême droite. Avec 150 députés RN potentiels selon les projections, la crainte d’une percée sans précédent des troupes de Marine Le Pen incite les autres forces politiques à resserrer les rangs. “Nous avons une responsabilité historique“, martèle un candidat de gauche qui préfère se retirer plutôt que de maintenir une triangulaire périlleuse.
Le Nouveau Front populaire en tête des retraits
C’est la coalition de gauche, emmenée par LFI, qui enregistre le plus grand nombre de défections volontaires. 118 candidats du Nouveau Front populaire ont choisi de se désister, le plus souvent en faveur de l’autre candidat de gauche le mieux placé. Une consigne relayée par Jean-Luc Mélenchon, qui appelle à “l’union sacrée” de la gauche.
“Partout où c’est possible, nous devons nous rassembler pour empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir.”
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise
La coalition présidentielle aussi concernée
La coalition centriste qui soutient le président réélu Emmanuel Macron n’est pas en reste. 78 candidats estampillés Ensemble pour la République ont également jeté l’éponge. Une décision parfois déchirante dans des circonscriptions où le duel s’annonçait serré avec le RN. Mais l’impératif de faire rempart semble primer.
Des retraits anecdotiques à droite
Sans surprise, peu de désistements sont à signaler du côté des Républicains. Seuls 3 candidats LR ont renoncé, refusant de choisir entre “la peste et le choléra” dans des triangulaires incertaines. Le parti de droite espère sauver son groupe parlementaire en maintenant un maximum de candidatures.
Un second tour plus que jamais indécis
Conséquence de ces multiples retraits, le second tour s’annonce plus ouvert que jamais. Avec des duels plutôt que des triangulaires dans de nombreuses circonscriptions clés, l’issue du scrutin est plus incertaine. Les reports de voix seront déterminants pour départager les finalistes.
- La gauche parviendra-t-elle à remobiliser son électorat du premier tour malgré les consignes de vote dispersées ?
- La Macronie bénéficiera-t-elle de reports de voix suffisants du centre-droit pour l’emporter ?
- Le RN réussira-t-il à capter une partie de l’électorat de droite mécontent dans les duels l’opposant à la gauche ?
Réponse dimanche soir, avec des résultats qui détermineront le visage de la nouvelle assemblée et les équilibres de la future majorité. En attendant, les états-majors politiques retiennent leur souffle, conscients que le moindre faux pas dans l’entre-deux tours peut être fatal. Après le raz-de-marée de désistements, place au suspense du second round.