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Législatives 2024 : Une Dissolution Qui Rebat Les Cartes

Un séisme politique en vue pour les législatives 2024. La dissolution de l'Assemblée nationale rebat les cartes et force les partis à nouer des alliances inédites. Vers une recomposition en profondeur du paysage politique français ?

Coup de tonnerre sur la scène politique française. La décision inattendue d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale au soir des élections européennes promet de redistribuer les cartes à quelques semaines des législatives anticipées. Un séisme qui pousse les partis à nouer des alliances inédites pour tirer leur épingle du jeu et qui pourrait déboucher sur une recomposition en profondeur du paysage politique national.

Le Triomphe Des Extrêmes Aux Européennes, Déclencheur De La Dissolution

C’est peu dire que les résultats des élections européennes ont fait l’effet d’une douche froide pour la majorité présidentielle. Avec respectivement 24% et 22% des voix, le Rassemblement National de Marine Le Pen et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon sortent grands vainqueurs du scrutin, reléguant la coalition Renaissance-Horizons-MoDem à une décevante troisième place.

Un camouflet de trop pour Emmanuel Macron qui a choisi de « remettre son mandat en jeu » en prononçant dans la foulée la dissolution de l’Assemblée nationale. Un pari risqué à double détente : sanctionner dans les urnes la poussée des extrêmes d’une part, et redessiner un paysage politique national morcelé à l’extrême d’autre part, quitte à pousser au rapport de force.

Le Dilemme Cornélien De La Macronie

En choisissant de précipiter le pays dans des législatives anticipées, Emmanuel Macron et ses alliés jouent quitte ou double. Certes, la dissolution a le mérite de « remettre les compteurs à zéro » en permettant de rebattre les cartes. Mais les macronistes sont aussi les premiers à s’exposer à une sanction dans les urnes en cas de vote protestataire.

D’où un dilemme cornélien : soit s’arc-bouter sur le front républicain au risque de se couper un peu plus des électeurs et de favoriser la « politique du pire », soit tendre la main à une partie de la droite et de la gauche, mais en leur faisant des concessions substantielles. Un pari périlleux quel que soit le scénario retenu.

Un Nouveau Rapport De Force Qui S’Annonce

Car ce que la dissolution change fondamentalement, c’est bien le rapport de force entre les différentes forces politiques en présence. Là où le scrutin proportionnel des européennes a permis une photographie sans filtre du paysage électoral, les législatives au scrutin majoritaire mettent une pression maximale sur les appareils.

D’ores et déjà, LFI et le RN ont fait savoir qu’ils présenteraient des candidats dans toutes les circonscriptions, misant sur un vote sanction massif. Les Républicains, laminés, sont tentés par un rapprochement avec les macronistes malgré les réticences de l’aile droite. Tandis que la gauche non-mélenchoniste cherche la parade entre refus de la « Nupes » et sauve-qui-peut électoral.

Ce que la dissolution change, c’est le rapport de force entre les forces politiques en présence.

Un haut responsable de la majorité

Vers Une Vème République Plus Parlementaire ?

Au delà des résultats des urnes, la dissolution pourrait aussi rebattre les cartes institutionnelles. En cas de poussée des extrêmes et/ou d’absence de majorité présidentielle claire, l’Assemblée nationale s’imposerait de facto comme le centre névralgique du jeu politique, contraignant l’exécutif à des coalitions et des compromis.

Un scénario inédit sous la Vème République qui poserait la question d’une évolution vers un régime plus parlementaire, avec un rééquilibrage des pouvoirs entre Parlement et présidence. Une petite révolution dans un pays où l’hyperprésidentialisation du pouvoir est la norme depuis 1958.

Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, une chose est sûre : la dissolution de l’Assemblée nationale va rebattre les cartes politiques en profondeur. Vers quelle recomposition ? Réponse dans les urnes fin juin, et peut-être, sur le plus long terme, dans les institutions. Le paysage politique d’après-2024 est en train de s’écrire.

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