Rien ne va plus à gauche. Alors que les tractations s’intensifient pour désigner le prochain locataire de Matignon, un nouveau rebondissement vient perturber le fragile équilibre entre les différentes composantes du Nouveau Front populaire. Le Parti socialiste a en effet rejeté ce samedi la candidature d’Huguette Bello, la présidente de la région Réunion, pourtant proposée conjointement par La France insoumise et le Parti communiste. Une décision qui risque de compliquer encore un peu plus les négociations.
Un nom qui ne fait pas l’unanimité
Malgré les efforts déployés par LFI et le PCF pour imposer leur candidate, le parti à la rose ne l’entend pas de cette oreille. Réuni en Conseil national, le PS a estimé qu’“aucun nom ne fait consensus entre nous à ce stade”, selon les propos de son secrétaire général Pierre Jouvet. Une manière polie de signifier son opposition à la nomination d’Huguette Bello, dont la candidature suscitait déjà des réserves en interne.
Aucun nom ne fait consensus entre nous à ce stade.
– Pierre Jouvet, secrétaire général du PS
Faure maintient sa candidature
Face à ce camouflet, le PS n’entend pas pour autant lâcher l’affaire. Le parti maintient ainsi la candidature de son Premier secrétaire Olivier Faure pour Matignon, tout en appelant à poursuivre les discussions avec ses partenaires. L’objectif affiché est de parvenir à un nom consensuel d’ici le 18 juillet, date de l’ouverture de la législature. Un véritable compte à rebours.
Une coalition sous pression
Cet énième couac illustre une nouvelle fois les profondes divisions qui minent la coalition de gauche. Malgré sa victoire aux législatives, le Nouveau Front populaire peine en effet à s’accorder sur un nom pour diriger le futur gouvernement. Une situation inédite sous la Ve République, qui souligne la fragilité de l’attelage.
- PS et LFI campent sur leurs positions
- Le PCF tente une médiation compliquée
- Les écologistes jouent les arbitres
Dans ce bras de fer, chaque formation tente de tirer son épingle du jeu. Mais le temps presse. Car au-delà des querelles d’égos et des divergences idéologiques, c’est bien la crédibilité et la capacité à gouverner de la gauche qui est en jeu. Un échec des négociations serait catastrophique pour cette alliance encore fragile. La pression est donc maximale sur les épaules des négociateurs.
Vers un dénouement imminent ?
Malgré ces turbulences, les discussions devraient néanmoins se poursuivre ces prochains jours dans la plus grande discrétion. Conscients de l’urgence de la situation, les différents protagonistes semblent en effet décidés à mettre leurs différends de côté pour parvenir à un compromis. Plusieurs noms circulent d’ailleurs avec insistance dans les coulisses du pouvoir.
Réponse dans les prochains jours, donc. D’ici là, les spéculations vont bon train sur l’identité du futur Premier ministre. Une chose est sûre : le suspense est à son comble. Et l’avenir de la gauche, suspendu à ces tractations de dernière minute.