Une configuration totalement inédite se profile pour le second tour des élections législatives anticipées du 7 juillet 2024. Selon les projections, pas moins de 306 circonscriptions pourraient voir s’affronter trois candidats lors de triangulaires. Du jamais vu sous la Ve République. Comment expliquer un tel phénomène ?
Participation record et seuil de qualification abaissé
Avec 66,71% de participation, le premier tour de ces législatives anticipées a mobilisé bien plus que les précédentes élections. Une participation élevée qui a eu pour conséquence directe d’abaisser mécaniquement le seuil de suffrages exprimés à atteindre pour se qualifier au second tour, celui-ci tombant à environ 19% contre 25% habituellement.
Résultat : de nombreux candidats, parfois trois ou quatre par circonscription, ont réussi à franchir ce seuil et à se maintenir pour le second tour. Une situation à l’opposé du duel traditionnel auquel les élections législatives nous ont habitués. Le précédent record datait de 1997 avec “seulement” 76 triangulaires.
Les consignes de vote des partis très attendues
Face à cette configuration chamboulée, les états-majors politiques sont en ébullition en coulisses. À gauche, les écologistes, le PS et le PCF ont déjà appelé au retrait des candidats arrivés en 3e position dans le but de faire barrage au Rassemblement national.
Nous devons avoir une attitude responsable si nous voulons empêcher l’extrême-droite d’entrer massivement à l’Assemblée.
Un cadre socialiste
Les appels au “front républicain” anti-RN vont-ils être entendus ? Réponse d’ici mardi 18h, date limite de dépôt des candidatures pour le second tour. Une chose est sûre, le nombre réel de triangulaires devrait drastiquement chuter une fois les consignes de vote transmises.
Une Assemblée nationale à la composition très incertaine
Avec autant de duels à trois, l’issue de ces législatives n’a jamais semblé aussi ouverte et imprévisible. Les pronostics vont bon train pour tenter de dessiner les contours de la future Assemblée nationale.
- La majorité présidentielle parviendra-t-elle à conserver une majorité, même relative ?
- La NUPES réussira-t-elle son pari d’imposer une cohabitation ?
- Le RN fera-t-il une percée historique dans l’hémicycle ?
Réponse dans une semaine, au soir du second tour. D’ici là, le suspense reste entier dans cette séquence électorale aussi passionnante qu’inédite.