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Législatives 2024 : Raquel Garrido se retire en Seine-Saint-Denis

Rebondissement aux législatives 2024 : Raquel Garrido jette l'éponge en Seine-Saint-Denis, malgré ses conditions. Un coup dur pour l'ex-députée LFI dissidente, qui laisse son rival Aly Diouara seul en lice. Mais pourquoi ce retrait soudain ? Les dessous d'un psychodrame politique...

C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de frapper les élections législatives 2024 en Seine-Saint-Denis. Raquel Garrido, la députée sortante dissidente de La France insoumise dans la 5e circonscription, a annoncé lundi soir son retrait de la course à sa propre succession. Une décision aussi soudaine qu’inattendue, qui rebat les cartes dans cette circonscription sous haute tension.

Un désistement malgré les conditions

Pourtant, quelques heures plus tôt, Raquel Garrido se disait encore prête à se retirer… mais à une condition : que les candidates investies par LFI face à ses camarades “exclus” Alexis Corbière et Danielle Simonnet en fassent de même. Une manière pour elle de tenter une dernière médiation dans cette guerre fratricide qui déchire les insoumis. Las, Manuel Bompard, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, a fermé la porte à cette main tendue sur France 2. Un refus qui a certainement précipité le choix de Raquel Garrido.

Je le ferai, unilatéralement, toute seule. Car moi je n’ai pas de principes à géométrie variable

– Raquel Garrido, sur BFMTV

Les raisons d’un retrait

Arrivée en troisième position dimanche avec 23,65% des voix, loin derrière le candidat investi par LFI Aly Diouara (33,1%) et la maire UDI de Drancy Aude Lagarde (24,56%), l’ancienne chroniqueuse de télévision semblait mal embarquée pour conserver son siège. Sa candidature dissidente, sur fond de brouille avec la direction de LFI, a brouillé le message et divisé les électeurs de gauche. Un éparpillement fatal dans cette circonscription populaire, où elle avait mis fin en 2022 à 20 ans de règne de Jean-Christophe Lagarde (UDI).

Une décision amère mais “sans regret”

Si elle regrette “la frénésie de vengeance et de haine à l’intérieur de LFI”, Raquel Garrido assure assumer son choix. “Cela aurait pu réparer des choses”, glisse-t-elle, amère, à propos de sa proposition de retrait croisé. Mais pas question pour autant de rejoindre la dissidence Insoumise en cours de constitution par les députés exclus. L’ex-avocate veut “prendre le temps de la réflexion” sur son avenir politique.

Quel avenir pour la gauche en Seine-Saint-Denis ?

En attendant, ce psychodrame à répétition laisse des traces dans le fief historique de La France insoumise. Aly Diouara, conseiller municipal LFI de Saint-Denis, affrontera seul la candidate de la droite locale au second tour. Malgré le retrait de Raquel Garrido en sa faveur, il n’est pas certain que tous les électeurs de la députée se reportent sur lui. Le risque d’un fort taux d’abstention plane. De quoi laisser des regrets aux Insoumis, qui contrôlent 9 des 12 circonscriptions du département depuis leur percée de 2022.

Cette séquence illustre surtout la profondeur de la crise qui mine LFI, un an après son échec aux législatives post-présidentielle. Entre purges internes et dissidences incontrôlées, le mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon semble à la croisée des chemins, tiraillé entre normalisation institutionnelle et tentation du retour aux luttes sociales. Un dilemme incarné par le départ de figures médiatiques comme Raquel Garrido ou François Ruffin. Autant de défis à relever pour Manuel Bompard, propulsé chef à la va-vite d’une France insoumise qui cherche encore sa voie.

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