La politique locale niçoise est en ébullition après l’annonce de l’alliance entre Les Républicains et le Rassemblement national pour les élections législatives de 2024. Une union de la droite scellée nationalement par le président de LR Éric Ciotti, mais qui ne fait pas l’unanimité dans sa ville de Nice.
Jacques Peyrat, un soutien de poids pour Ciotti
L’ancien maire de Nice Jacques Peyrat, figure historique de la droite locale, apporte son soutien total à Éric Ciotti dans ce rapprochement avec le RN qu’il appelle de ses vœux depuis longtemps. À 92 ans, celui qui a navigué du FN à l’UMP en passant par son propre parti ne mâche pas ses mots :
Je prêche pour cette union depuis presque toujours. Éric Ciotti a fait preuve de courage, il risque sa vie politique. Si le rassemblement ne réussit pas, sa carrière va prendre un coup terrible.
– Jacques Peyrat, ancien maire de Nice
Un pari risqué donc pour le député LR des Alpes-Maritimes, mais un choix assumé au nom du rassemblement des droites face à Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
Estrosi fustige une “dérive extrémiste”
Christian Estrosi, le maire de Nice et rival d’Éric Ciotti, ne voit pas les choses du même œil. Il dénonce une “dérive extrémiste” et une “trahison des valeurs républicaines” de la part du président de LR.
L’édile niçois a d’ailleurs clairement fait savoir qu’il présenterait des candidats face à ceux de la nouvelle alliance LR-RN sur sa ville. La bataille des législatives promet d’être féroce sur les terres azuréennes.
Une équation complexe pour Les Républicains
Au niveau national, LR joue gros dans cette histoire. Le parti, en perte de vitesse depuis plusieurs années, espère retrouver une dynamique en rassemblant toutes les sensibilités de droite. Mais le pari est loin d’être gagné :
- De nombreux cadres et élus locaux rejettent cette alliance avec l’extrême-droite
- Une partie de l’électorat traditionnel LR pourrait être rebutée
- La crédibilité du parti comme force d’opposition modérée est mise à mal
Éric Ciotti en est conscient, mais il est persuadé que c’est la seule voie pour que la droite redevienne une alternative crédible en 2027. Les prochains mois nous diront s’il a visé juste, et les élections législatives de 2024 seront un premier test grandeur nature.
Une chose est sûre, à Nice comme ailleurs, la recomposition du paysage politique est bel et bien en marche. Et elle ne se fera pas sans fracas ni débats passionnés. La bataille des droites ne fait que commencer…
