Au lendemain des élections législatives qui ont vu le Rassemblement national arriver en troisième position derrière la gauche et la majorité présidentielle, le jeune président du parti Jordan Bardella a reconnu lundi des « erreurs » dans la campagne de son mouvement. Une défaite qu’il « assume » tout en promettant de tirer les leçons pour revenir « encore plus préparés » aux prochains scrutins.
Des « erreurs » dans le choix des candidats
Parmi les principales erreurs pointées du doigt par Jordan Bardella : l’investiture de certains candidats controversés dont les propos ou comportements passés ont parasité la fin de campagne du RN. Une autocritique nécessaire selon lui pour clarifier la ligne politique qu’il entend porter.
« Cela nécessitera probablement que nous regardions les choses sur l’investiture d’un certain nombre de candidats que nous avons été amenés à écarter en début de campagne parce qu’ils ne répondaient pas à la ligne politique que je portais »
Jordan Bardella
La polémique sur les binationaux
Autre regret exprimé par le président du RN : la polémique sur l’impossibilité pour les binationaux d’exercer certains postes clés en France, une proposition de campagne qui a suscité de vives réactions. Jordan Bardella assure que cette mesure ne concernerait qu’un nombre très limité de cas et regrette de ne pas avoir été « suffisamment compris ».
Le « front républicain », responsable de la défaite ?
Si le leader frontiste reconnaît sa part de responsabilité, il n’en fustige pas moins « l’alliance du déshonneur » qu’auraient conclue selon lui le camp présidentiel et la gauche pour faire barrage au RN. Des « arrangements électoraux » qui jettent selon Jordan Bardella « le pays dans une situation d’instabilité ».
Cap sur les prochaines échéances
Malgré cette défaite qui a vu le RN n’obtenir « que » 143 députés, soit une cinquantaine de plus qu’en 2022, Jordan Bardella se veut confiant pour l’avenir. À l’image de Marine Le Pen, il évoque une « victoire différée » et promet que la « vague » lepéniste finira par mener son parti au pouvoir, à condition de tirer les leçons des échecs.
- Professionnaliser l’implantation locale du parti
- Mieux choisir les candidats investis
- Clarifier les propositions mal comprises
Autant de chantiers qui attendent le jeune président du RN s’il veut transformer l’essai aux prochains scrutins. La route s’annonce encore longue et semée d’embûches pour un Jordan Bardella qui devra faire preuve de maturité politique pour s’imposer définitivement à la tête du premier parti d’opposition. Le pari de la jeunesse saura-t-il payer dans une famille politique en pleine mutation ?