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Législatives 2024 : le camp Macron ouvre la voie à François Hollande

Coup de théâtre en Corrèze : François Hollande candidat aux législatives sans opposition de Renaissance. Une stratégie électorale surprenante de la macronie qui soulève des questions sur...

L’annonce de la candidature de François Hollande aux élections législatives en Corrèze a créé la surprise ce week-end. Mais ce qui étonne encore plus, c’est la réaction du parti présidentiel Renaissance qui a décidé de ne pas présenter de candidat face à l’ancien président socialiste. Une décision stratégique qui soulève bien des questions.

Renaissance laisse le champ libre à Hollande en Corrèze

Malgré le retour inattendu de François Hollande dans l’arène politique, le parti d’Emmanuel Macron a choisi de ne pas investir de candidat dans la 1ère circonscription de Corrèze. Un choix étonnant quand on sait les ambitions hégémoniques de Renaissance, déterminé à conserver sa majorité à l’Assemblée.

Officieusement, un haut gradé de Renaissance justifie cette décision :

Dans une soixantaine de circonscriptions, une candidature issue de nos rangs n’est pas en mesure d’être un vote utile. La circonscription de François Hollande correspond à cette situation.

En clair, la macronie veut éviter une dispersion des voix face au danger RN ou LFI. Un calcul électoral qui met surtout en lumière les alliances avec LR.

Pas de consigne de vote entre Hollande et la droite

Car François Hollande n’est pas seul en lice. Il devra affronter le député LR sortant Francis Dubois, lui aussi candidat à sa réélection. Et là encore, Renaissance cultive l’ambiguïté en refusant de donner une consigne de vote. Le parti présidentiel renvoie dos à dos droite et gauche, au risque de perdre son identité.

Une position qui s’explique, selon l’ancien député Modem Christophe Jerretie, par la crainte de voir le RN accéder au second tour :

Entre François Hollande, le député LR et moi, on prenait le risque de disperser les voix et de permettre au RN d’accéder au second tour. C’est une décision difficile mais il faut se raisonner, je ne voulais pas mettre en péril l’espace central.

Christophe Jerretie, ancien député Modem

La majorité présidentielle divisée

Si la stratégie macroniste semble claire, elle ne fait pas l’unanimité en interne. Certains y voient un reniement des valeurs originelles d’En Marche, ce mouvement censé transcender le clivage droite-gauche. En ménageant Hollande et LR, Renaissance brouille son message.

D’autres craignent que les reports de voix ne se fassent pas naturellement vers le camp présidentiel, notamment à gauche. Le retour de l’ancien président pourrait électriser un électorat socialiste en perte de vitesse et compromettre les chances de Renaissance dans d’autres circonscriptions.

Hollande, l’invité surprise de ces législatives

En annonçant sa candidature, François Hollande a rebattu les cartes d’un scrutin qui s’annonçait relativement prévisible. Sa stature d’ancien président et son ancrage local en font un candidat redoutable, même s’il garde une image controversée au niveau national.

Son retour place la macronie face à un dilemme cornélien. En le combattant frontalement, elle prenait le risque de réveiller le vote sanction. En le ménageant, elle s’expose à la confusion idéologique et à l’incompréhension de son électorat.

Une chose est sûre, la décision surprenante de Renaissance de ne pas affronter Hollande prouve que ces législatives sont plus incertaines que prévu. En Corrèze comme ailleurs, tous les scénarios semblent désormais possibles dans ce scrutin à haut risque pour le gouvernement d’Elisabeth Borne.

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