En cette année électorale 2024, la ville de Nice est le théâtre d’une bataille politique sans merci. Alors que les législatives approchent à grands pas, les candidats estrosistes du parti Horizons se démènent pour résister à la vague provoquée par l’alliance surprenante entre Les Républicains (LR) et le Rassemblement National (RN), scellée par Éric Ciotti. Un défi de taille pour Christian Estrosi et ses protégés, qui jouent leur survie dans un contexte particulièrement tendu.
Une campagne sous haute tension
Dans les circonscriptions niçoises, l’heure est à la mobilisation pour les candidats Horizons. Graig Monetti, Gaël Nofri et le député sortant Philippe Pradal multiplient les réunions publiques et les opérations de tractage, tentant de convaincre les électeurs qu’une autre voie est possible, loin des extrêmes. Leur message : défendre les valeurs républicaines, assurer une gestion rigoureuse des comptes publics et garantir la sécurité des citoyens.
Mais la tâche s’annonce ardue face à la dynamique enclenchée par l’attelage LR-RN. Les sondages ne sont guère encourageants pour les estrosistes, qui peinent à trouver leur place dans un paysage politique bouleversé. Christian Estrosi, figure tutélaire de la droite niçoise, se retrouve pris en étau, critiqué par ses anciens alliés et lâché par une partie de son électorat traditionnel.
Estrosi contre-attaque
Loin de baisser les bras, le maire de Nice part à l’offensive. Lors de ses interventions médiatiques, il dénonce avec virulence le choix d’Éric Ciotti, qu’il qualifie de « trahison ». Christian Estrosi n’hésite pas à employer des mots forts, évoquant une « haine irréversible et obsessionnelle » de son ancien poulain à son égard.
Ce n’est même plus entre lui et moi. Il est devenu candidat contre lui-même.
Christian Estrosi à propos d’Éric Ciotti
Conscient des enjeux, Christian Estrosi entend bien reprendre la main. Il appelle à l’organisation d’une « sorte de congrès » de la droite et du centre dès la rentrée, à Nice. Objectif affiché : rassembler les forces modérées pour contrer la poussée des extrêmes et préparer l’avenir. Un pari audacieux dans un contexte national fragile, où les équilibres traditionnels volent en éclat.
La bataille des idées
Au-delà des joutes personnelles, c’est bien une bataille idéologique qui se joue dans les circonscriptions niçoises. Les candidats Horizons s’évertuent à incarner une droite humaniste, européenne et réformiste, à l’opposé d’une ligne identitaire et eurosceptique portée par le RN. Ils mettent en avant leur expérience de terrain, leur ancrage local et leur capacité à rassembler au-delà des clivages partisans.
Face à eux, les candidats de l’union des droites jouent la carte de la rupture et du renouvellement. Ils surfent sur la vague de mécontentement qui traverse le pays, promettant des mesures fortes sur les questions régaliennes et un changement radical de cap. Une stratégie payante si l’on en croit les premiers sondages, qui les placent en position de force dans la plupart des circonscriptions.
L’avenir de la droite en question
Au-delà des résultats du scrutin, c’est l’avenir même de la droite républicaine qui se joue dans les Alpes-Maritimes. L’alliance contre-nature entre LR et le RN fait figure de test grandeur nature, préfigurant potentiellement une recomposition plus large du paysage politique français. Si cette stratégie s’avère gagnante, elle pourrait faire des émules dans d’autres territoires et achever de dynamiter les équilibres traditionnels.
Pour Christian Estrosi et les siens, l’enjeu est de taille. En cas de défaite cuisante, c’est toute la ligne estrosiste qui pourrait être remise en cause, ouvrant la voie à une marginalisation durable de cette sensibilité au sein de la droite. Un scénario catastrophe que le maire de Nice entend bien éviter, quitte à jouer son va-tout dans la bataille.
Alors que la campagne entre dans sa phase décisive, tous les regards sont tournés vers Nice et ses environs. Car c’est bien là, sur les rivages de la Méditerranée, que se joue une partie de l’avenir politique du pays. Les candidats Horizons parviendront-ils à endiguer la vague LR-RN ? Réponse dans les urnes, au soir du second tour des législatives.