En cette période pré-électorale agitée, une rumeur enflamme la scène politique marseillaise : Jean-Luc Mélenchon, figure de proue de la gauche radicale, pourrait se présenter aux élections législatives de 2024 dans la cité phocéenne. Une perspective qui électrise les militants de La France Insoumise mais provoque l’ire du maire socialiste Benoît Payan, prêt à en découdre dans les urnes avec l’ancien candidat à la présidentielle.
Mélenchon, le retour du phénix à Marseille ?
Selon des bruits de couloir insistants, Jean-Luc Mélenchon envisagerait sérieusement de se présenter dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, bastion de la gauche qu’il avait représenté à l’Assemblée Nationale de 2017 à 2022. Un retour aux sources pour celui qui avait fait de Marseille sa base arrière lors des dernières élections présidentielles.
En réalité, le député LFI sortant de cette circonscription, Hendrik Davi, comptait bien remettre son mandat en jeu. Mais l’hypothèse Mélenchon change la donne et oblige ce fidèle lieutenant à revoir ses plans. Car malgré la dissolution surprise de l’Assemblée, le tribun de la gauche radicale conserve une aura et un poids politique difficilement égalables.
Payan prêt à en découdre avec son rival
Cette rumeur fait l’effet d’une bombe à la mairie de Marseille. Le maire socialiste Benoît Payan ne cache pas son agacement face à ce qu’il considère comme une forme d’ingérence sur son territoire politique. L’inimitié entre les deux hommes est connue de longue date, cristallisant l’opposition entre une gauche de gouvernement et une aile plus contestataire.
Si Jean-Luc Mélenchon se présente à Marseille, je n’hésiterai pas à le défier dans les urnes. Les Marseillais méritent un vrai projet, pas des chamailleries partisanes.
Benoît Payan, maire de Marseille
Au-delà de la rivalité Payan-Mélenchon, c’est toute la gauche marseillaise qui s’interroge sur les conséquences d’un retour du leader insoumis. Si d’aucuns y voient un formidable coup de boost militant, d’autres redoutent que cela n’exacerbe les tensions et les divisions au sein d’une famille politique déjà fragmentée.
Une candidature à hauts risques pour la NUPES ?
Car au niveau national aussi, la perspective agite les états-majors. Depuis la présidentielle de 2022 et l’union de la gauche derrière la bannière de la NUPES, Jean-Luc Mélenchon s’était fait plus discret, prenant du champ avec la politique politicienne. Son éventuelle candidature serait un électrochoc, pour le meilleur ou pour le pire.
- Les partisans y voient l’occasion de remobiliser un électorat de gauche déboussolé par la crise sociale et les soubresauts post-retraites.
- Les détracteurs pointent le risque de braquer un électorat modéré et de parasiter une campagne qui s’annonçait jusqu’ici plutôt favorable aux partis de gauche.
Un dilemme cornélien pour la NUPES, déjà tiraillée entre la tentation d’un discours radical pour contrer la poussée du RN et la nécessité de rassembler largement pour espérer une majorité à l’Assemblée. La candidature Mélenchon, véritable chiffon rouge de la gauche marseillaise, pourrait s’avérer aussi galvanisante que clivante.
Vers une campagne explosive à Marseille ?
Quoi qu’il en soit, si la rumeur se confirmait, nul doute que la campagne des législatives prendrait une tournure particulièrement explosive dans la cité phocéenne. Entre le duel annoncé Mélenchon-Payan, la fronde des députés LFI sortants et les appétits des autres formations de gauche, tous les ingrédients seraient réunis pour une bataille électorale mémorable.
Reste à savoir si Jean-Luc Mélenchon sautera ou non le pas. Lui qui aime tant bousculer le jeu politique pourrait être tenté par un ultime baroud d’honneur sur ses terres marseillaises. Quitte à dynamiter un peu plus le fragile équilibre au sein de la gauche française. Réponse dans les prochaines semaines, lorsque les listes de candidats seront officiellement bouclées.