En ce mois de juin 2024, à quelques jours des élections législatives anticipées, une polémique enfle autour de l’investiture par la France Insoumise d’un candidat fiché S à Avignon. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur les règles d’éligibilité et les conséquences potentielles sur le scrutin.
Raphaël Arnault, un candidat pas comme les autres
Raphaël Arnault, 29 ans, est le candidat investi par la France Insoumise dans la 1ère circonscription du Vaucluse. Mais ce jeune militant d’extrême-gauche n’est pas un inconnu des services de renseignement. Porte-parole de la Jeune Garde, un groupuscule classé à l’ultra-gauche, il fait en effet l’objet d’une fiche S.
Être fiché S signifie être enregistré au Fichier des personnes recherchées (FPR) car considéré comme pouvant porter atteinte à la “sûreté de l’État”. Une mesure administrative qui vise un large spectre d’individus, des terroristes aux militants radicaux. Le cas de Raphaël Arnault, proche des milieux anarcho-libertaires, entre dans cette dernière catégorie.
Une investiture qui divise
Le passé sulfureux du candidat et son fichage S suscitent de vives réactions, y compris au sein de la gauche locale. Certains jugent son profil “trop extrémiste” et appellent à soutenir un autre prétendant. À droite, on dénonce un choix “irresponsable” et on s’interroge sur la possibilité pour un fiché S de siéger à l’Assemblée.
La fiche S n’est pas un délit, ça n’empêche pas d’être élu.
Adrien Quatennens, député LFI
Les règles d’éligibilité en question
D’un point de vue légal, rien ne s’oppose à la candidature d’un fiché S. La loi ne prévoit comme critères d’inéligibilité que la privation des droits civiques par décision de justice. La fiche S, simple outil de renseignement confidentiel, n’entre pas dans ce cadre.
Raphaël Arnault peut donc tout à fait se présenter et, en cas de victoire, siéger au Palais Bourbon. Mais maintenant que l’existence de cette fiche S est connue, elle pourrait lui porter préjudice dans les urnes. L’extrême gauche étant déjà clivante, ce genre de révélation risque de braquer une partie de l’électorat.
Un scrutin sous haute tension
À quelques jours du premier tour, ces élections législatives anticipées s’annoncent particulièrement disputées. Dans un contexte politique tendu, marqué par des alliances surprenantes, ce type de polémique vient encore un peu plus obscurcir le jeu.
- Alliances gauche-droite inédites
- Anciens dirigeants de retour
- Candidats atypiques
Dans cette campagne, plus rien n’est impossible !
Un éditorialiste politique
Difficile dans ce brouillard de prédire l’effet “fiché S” sur le résultat final. Une chose est sûre, le profil hors normes du candidat LFI ne manquera pas d’animer les conversations d’ici au soir du 2nd tour. Verdict les 30 juin et 7 juillet prochains.