Les élections législatives de 2024 resteront dans les annales. Avec un taux de participation exceptionnel de 64,99%, soit une hausse de près de 40% par rapport à 2022, les Français ont exprimé en masse leur volonté de peser sur l’avenir politique du pays. Un sursaut démocratique qui redistribue les cartes et dont certains partis ont su davantage tirer profit.
Une vague RN portée par la participation
Premier enseignement de ce scrutin : la poussée du Rassemblement National. Avec 33,15% des voix, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella réalise une percée historique, presque doublant son score de 2022 (18,68%). Un bond spectaculaire qui lui permet de virer en tête, au coude-à-coude avec la gauche réunie sous la bannière du Nouveau Front Populaire (27,99%).
Mais au-delà des pourcentages, c’est en nombre de voix que la dynamique RN est la plus frappante. En attirant plus de 5 millions d’électeurs supplémentaires en deux ans, le Rassemblement National semble avoir su capter une large part des primo-votants et des abstentionnistes repentis. Un réservoir décisif qui lui permet d’aborder le second tour en position de force.
La gauche profite aussi du sursaut électoral
Malgré la première place du RN, la gauche sort elle aussi ragaillardie par ce regain de mobilisation. En additionnant les scores du NFP, des écologistes, des communistes et des divers gauche, la famille de gauche atteint près de 40% des suffrages, contre 31% en 2022.
Portée par le vote des jeunes et des catégories populaires, traditionnellement plus abstentionnistes, la gauche a su profiter de l’élan participatif. Avec une réserve de voix conséquente, elle peut espérer peser dans de nombreuses triangulaires au second tour.
Macron et LR, grands perdants malgré la participation
Ils apparaissent comme les grands perdants de ce sursaut démocratique : la macronie et la droite LR voient leurs scores s’effondrer, malgré l’afflux massif dans les bureaux de vote. Avec respectivement 13% et 6%, Renaissance et Les Républicains atteignent un plancher historique.
Un recul sévère qui illustre la difficulté des partis de gouvernement traditionnels à mobiliser au-delà de leurs bases électorales. Même avec 10 millions de votants supplémentaires, Emmanuel Macron n’a pas réussi à enrayer sa chute, perdant 400 000 électeurs par rapport à 2022.
Vers un paysage politique recomposé
En définitive, ce premier tour des législatives 2024 restera dans l’histoire comme celui du réveil électoral des Français. Un réveil qui profite avant tout aux forces protestataires et rebat les cartes en vue du second tour.
Avec un RN en embuscade, une gauche requinquée et un macronisme en déroute, le paysage politique français semble plus que jamais en pleine recomposition. Les alliances et les reports de voix s’annoncent déterminants pour départager les deux blocs qui émergent de ce séisme électoral. De quoi promettre une semaine de tractations intenses, avant un second tour à haut risque le 7 juillet prochain.
