Quatre jours après les élections législatives qui ont vu le Nouveau Front populaire (NFP) arriver en tête, les négociations piétinent au sein de la gauche pour désigner le futur Premier ministre. Un retard qui commence à inquiéter les Français, comme l’a reconnu la députée écologiste Sandrine Rousseau.
“Des tractations de répartitions boutiquées”
L’élue EELV de Paris n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les débats qui agitent actuellement le NFP :
On met beaucoup trop de temps et on inquiète les Français en n’étant pas capable de trouver un candidat. […] Là on est dans des tractations de répartitions boutiquées, qui ne sont pas à la hauteur de la situation.
– Sandrine Rousseau, députée EELV
Un constat partagé par de nombreux observateurs politiques, qui s’étonnent de la lenteur des discussions au vu de l’enjeu : désigner rapidement un chef de gouvernement pour mettre en œuvre le programme du NFP. D’autant que la courte majorité relative obtenue complique la donne.
Un risque de “blocage” à l’Assemblée
Avec seulement 184 députés sur les 289 requis, le NFP devra composer avec les autres forces politiques pour faire adopter ses textes. Un défi de taille, comme l’explique Sandrine Rousseau :
Ça complique tout. […] On a un gros enjeu car il faut entendre la complexité des votes qui auront lieu.
– Sandrine Rousseau
Pour éviter toute paralysie, certains, comme le premier secrétaire du PS Olivier Faure, évoquent déjà le recours au 49-3. Une option rejetée par la députée écologiste, candidate à la présidence de l’Assemblée :
On veut sortir de la violence. Si les textes ne rassemblent pas, on acceptera de perdre. C’est une autre façon de gouverner, une manière de respecter la voix des Français et Françaises.
– Sandrine Rousseau
Une gauche victorieuse mais divisée
Si le NFP a réussi son pari en arrivant en tête des législatives, devançant de peu le camp présidentiel (166 sièges), l’union de la gauche montre déjà ses limites. Les désaccords sur le nom du Premier ministre en sont la parfaite illustration.
Les prochains jours seront donc décisifs pour savoir si le NFP parviendra à s’entendre rapidement, ou si les divergences prendront le dessus. Un test grandeur nature pour la cohésion de la nouvelle majorité, avant même son installation au Palais Bourbon.
En attendant, l’inquiétude grandit chez les Français qui ont voté à gauche, et qui espèrent voir le NFP tenir ses promesses de changement. La pression est forte sur les épaules des dirigeants de la NUPES pour trouver un accord, et vite. L’avenir du quinquennat en dépend.