Les élections législatives de 2024 se sont achevées sur un constat sans appel : la France est plus que jamais morcelée politiquement. Avec une participation record de 67% au second tour, les Français ont exprimé leur volonté de peser sur l’avenir du pays. Mais le résultat est une Assemblée nationale déformée, en décalage avec la réalité politique hexagonale.
Une Assemblée qui ne reflète pas le pays réel
Comme le souligne le politologue Stéphane Rozès, c’est le premier tour qui donne la véritable photographie politique de la France. Or, cette image est bien différente de celle renvoyée par la composition finale de l’Assemblée. Malgré ses près de 3 millions de voix d’avance sur les autres partis, le Rassemblement national se retrouve seulement en troisième position en nombre de sièges.
Une représentation politique nationale en décalage avec le pays est forcément en sursis.
– Stéphane Rozès, politologue
Des alliances complexes pour gouverner
Face à cette Assemblée morcelée, la constitution d’une coalition de gouvernement s’annonce ardue. Les tractations vont bon train entre les différents blocs pour tenter de dégager une majorité. Certains évoquent un retour aux heures sombres de la IVe République et de ses alliances bancales. Pourtant, la Ve République et son régime semi-présidentiel devraient permettre d’éviter une telle instabilité.
Le risque d’un blocage institutionnel
Mais au-delà des enjeux de coalition, c’est bien la capacité de cette Assemblée à répondre aux attentes des Français qui interroge. Comment mener les réformes nécessaires avec une telle fragmentation ? Le risque d’immobilisme et de blocage institutionnel est réel. Et avec lui, celui d’une aggravation de la défiance envers le politique.
Vers un renouveau démocratique ?
Face à cette crise de la représentativité, certains appellent à une refonte de notre système électoral. L’introduction d’une dose de proportionnelle permettrait ainsi une Assemblée plus en phase avec la réalité du pays. D’autres prônent un renouveau démocratique passant par une plus grande participation citoyenne, en dehors des scrutins.
Une chose est sûre : le résultat de ces législatives 2024 oblige à repenser en profondeur notre vie politique. La recherche d’un nouveau souffle démocratique s’impose pour retisser le lien distendu entre les Français et leurs représentants. Sans quoi, la crise de défiance ne fera que s’aggraver, menaçant la stabilité même de nos institutions.