Les élections législatives françaises de 2024 ont livré leur verdict dimanche dernier. Au terme d’une campagne intense, marquée par l’affrontement de trois blocs politiques majeurs, les Français ont choisi d’accorder une majorité relative au Nouveau Front populaire (NFP), alliance des partis de gauche. Mais au-delà de ce résultat global, que nous apprennent les duels, triangulaires et quadrangulaires qui ont animé ce second tour ?
Duels : Le Rassemblement national perd du terrain face à ses adversaires
Lors de ce second tour, pas moins de 409 duels ont eu lieu sur l’ensemble du territoire. Sans surprise, la majorité d’entre eux opposait les deux formations arrivées en tête au premier tour : le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front populaire (NFP). Sur les 148 face-à-face entre ces deux listes, le cartel de gauche est parvenu à s’imposer à 87 reprises, profitant pleinement de la dynamique de rassemblement à gauche.
Face au camp présidentiel (Ensemble), le mouvement lepéniste a subi une véritable déconvenue, ne l’emportant que dans 22 des 126 duels qui les opposaient. Un résultat qui témoigne de la difficulté du RN à s’imposer dans un rapport de force direct avec les macronistes.
Triangulaires : Le NFP tire son épingle du jeu
89 circonscriptions ont vu s’affronter trois candidats au second tour. Dans 70 d’entre elles, les électeurs avaient le choix entre les représentants des trois principales forces politiques du pays : NFP, Ensemble et RN. Un match à trois qui a largement tourné à l’avantage de la gauche, victorieuse dans 40 de ces triangulaires.
La majorité présidentielle tire également son épingle du jeu avec 27 sièges glanés dans cette configuration. Le Rassemblement national apparaît en revanche comme le grand perdant de ces triangulaires, ne parvenant à faire élire que trois députés lorsqu’il était opposé simultanément à la gauche et aux macronistes.
Quadrangulaires : Le cas anecdotique de ce scrutin
Seules deux circonscriptions ont connu l’originalité d’une quadrangulaire, c’est-à-dire l’affrontement de quatre candidats au second tour. L’une d’elles s’est finalement transformée en triangulaire après le retrait tardif du candidat macroniste. Le RN est parvenu à l’emporter avec 37,09% des suffrages exprimés.
Dans la seconde, la députée sortante Véronique Besse (Divers droite) a réussi à conserver son siège en obtenant 43,36% des voix face à ses trois concurrents RN, NFP et Ensemble. Un cas de figure qui reste néanmoins très marginal dans le paysage politique de ces législatives 2024.
Un nouveau paysage politique se dessine
Au-delà des résultats bruts, ces différentes configurations de second tour nous renseignent sur les nouveaux équilibres politiques nés de ce scrutin :
- Le rassemblement de la gauche au sein du NFP s’avère payant et permet à cette coalition de s’imposer comme le premier bloc à l’Assemblée.
- La macronie résiste mais devra composer avec une position minoritaire.
- Le Rassemblement national confirme son ancrage mais peine à transformer l’essai en sièges.
Ces législatives 2024 marquent une nouvelle étape dans la recomposition du paysage politique français. Reste à savoir si cette assemblée éclatée sera en mesure de faire émerger des majorités de projets pour répondre aux attentes des Français.
– Analyse d’un politologue
Une nouvelle ère s’ouvre quoi qu’il en soit, avec un hémicycle qui s’annonce plus que jamais comme le reflet des multiples fractures qui traversent la société française. Aux élus désormais de démontrer leur capacité à dépasser les clivages pour apporter des réponses concrètes aux défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels le pays est confronté.