Paris est sous le choc. Dans la nuit du 22 juin, un drame d’une rare violence s’est déroulé au cœur de la capitale, dans un hôtel social du 11ème arrondissement. Manuel B., gardien de l’établissement, a été retrouvé sans vie, ligoté et roué de coups. Un crime sordide qui serait lié à une tentative ratée de vol du coffre-fort de l’hôtel. Deux suspects, dont un ancien fonctionnaire de police, ont été interpellés et mis en examen. Les zones d’ombre de cette affaire glaçante restent nombreuses.
Un meurtre d’une « rare sauvagerie »
Les circonstances du décès de Manuel B., 54 ans, ont de quoi donner froid dans le dos. Lorsque les forces de l’ordre pénètrent dans l’hôtel cette nuit-là, alertées par un mystérieux coffre-fort abandonné dans la rue, c’est un spectacle d’horreur qui les attend. Dans sa loge, le veilleur gît sans vie sur son lit. L’homme a été solidement attaché et porte les traces de multiples coups, d’une « rare sauvagerie » selon les enquêteurs. La victime aurait succombé à ses blessures après un véritable acharnement.
Piste du vol qui tourne mal
Très vite, la piste d’un cambriolage qui aurait viré au drame s’impose. Un témoin affirme avoir aperçu un groupe d’individus cagoulés s’évertuant à embarquer le fameux coffre-fort dans une camionnette, avant de l’abandonner précipitamment dans la rue et de prendre la fuite. Ce coffre contenait plusieurs dizaines de milliers d’euros, les recettes mensuelles de l’hôtel social.
Une première tentative de vol aurait déjà eu lieu quelques jours plus tôt, Manuel ayant été agressé par de faux livreurs ayant tenté de dérober le coffre. Le mode opératoire laisse penser à une bande organisée bien renseignée. Mais le vol a-t-il mal tourné ou le meurtre était-il prémédité ? Les deux pistes sont envisagées.
Deux suspects, dont un ex-policier, écroués
Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre de cette sordide affaire. Parmi eux, Nicolas D., 34 ans, un ancien policier déjà connu de la justice pour des faits de vols et trafics. Son complice présumé n’a pas été identifié. Mis en examen notamment pour homicide volontaire en bande organisée, vol avec violence ayant entraîné la mort et association de malfaiteurs criminelle, le duo a été placé en détention provisoire.
Mon client conteste avec la plus grande force sa participation à ces faits
Maître David-Olivier Kaminski, avocat de Nicolas D.
Mais plusieurs éléments accablants auraient déjà été réunis à leur encontre, dont des images de vidéosurveillance. Les enquêteurs vont devoir déterminer leur degré d’implication exact et le mobile de ce crime odieux qui endeuille le quartier.
Habitants et proches sous le choc
Dans le quartier de la rue Keller où s’est déroulé le drame, c’est la consternation. Manuel B. était un veilleur de nuit apprécié, décrit comme serviable et toujours soucieux du bien-être des résidents de l’hôtel dont il avait la charge. Sa mort brutale suscite une vive émotion.
C’était un brave type, toujours là pour rendre service. Son décès est une tragédie, on n’arrive pas à y croire.
Un habitant du quartier
Contactée, la famille de la victime, dévastée, a indiqué qu’elle « attendait que la justice fasse son travail » et parvienne à élucider les circonstances exactes du décès de leur proche dans les meilleurs délais.
Une information judiciaire a été ouverte, confiée à un juge d’instruction. Il s’agira de faire toute la lumière sur les zones d’ombre de ce dossier qui tient en haleine la capitale : – Quel était le degré de préméditation des suspects ? – La victime était-elle une cible ou un dommage collatéral ? – Le coffre était-il leur seul objectif ? De nombreuses questions restent en suspens à ce stade. Une chose est sûre : ce fait divers aussi cruel qu’incompréhensible a marqué les esprits, de par sa sauvagerie et son apparente gratuité. Nul doute que l’enquête, complexe, mettra tout en œuvre pour faire éclater la vérité sur ce drame qui endeuille Paris et rendre justice à Manuel B.
