Alors que le premier quinquennat d’Emmanuel Macron s’achève, l’heure est au bilan. Et en matière d’économie et de finances publiques, les chiffres interpellent. Dépense publique record, dette qui s’envole, déficits abyssaux, impôts qui restent élevés malgré quelques baisses ciblées… Le tableau est préoccupant. Décryptage.
La dépense publique atteint des sommets
Premier constat : les dépenses de l’État n’ont cessé de croître depuis 2017, à un rythme deux fois plus soutenu que lors du quinquennat précédent. Avec un bond de 19% entre 2017 et 2022, contre +9% entre 2012 et 2017. Certes, la crise du Covid y est pour beaucoup, avec des dépenses exceptionnelles qui ont fait grimper la note de 5% en 2020. Mais la tendance ne s’est pas inversée depuis, avec encore +4% en 2021 et +4% en 2022.
Résultat, la France détient la palme peu enviable de pays d’Europe où la dépense publique rapportée au PIB est la plus élevée. Un “modèle social” certes généreux, mais qui pèse lourd sur les comptes publics.
La dette publique s’envole
Pour financer ce train de vie dispendieux, deux options : l’endettement ou les impôts. Côté dette, la facture s’est considérablement alourdie en 5 ans, bondissant de 37% entre 2017 et 2023. Une envolée bien plus marquée que chez nos voisins (+23% en Allemagne et en Italie sur la même période).
Conséquence, le service de la dette – les intérêts que l’État doit payer chaque année – atteint des niveaux records. 53 milliards d’euros prévus en 2023, soit près de 5 fois le budget de la Justice ! C’est aussi à peu près ce que rapporte l’impôt sur les sociétés, aspiré pour rembourser les créanciers…
La pression fiscale reste forte
Côté impôts, malgré la suppression de la taxe d’habitation, la pression fiscale sur les ménages ne faiblit pas. L’impôt sur le revenu en particulier a progressé en flèche, passant de 5046€ en moyenne par foyer imposé en 2017 à 6530€ en 2023 (+30%).
Au final, les finances publiques du quinquennat Macron se caractérisent par une dépense publique hors-norme et des déficits abyssaux, le tout étant financé par une dette qui explose et une fiscalité qui ne reflue pas vraiment malgré quelques gestes symboliques.
Une dégradation durable et préoccupante
Si la crise sanitaire a joué un rôle important dans cette dérive, la trajectoire ne s’est pas redressée depuis, contrairement à ce qu’on observe dans d’autres pays européens. La dégradation des finances publiques françaises pendant le quinquennat Macron semble durable… et préoccupante pour l’avenir.
D’autant que cette débauche de dépenses ne semble pas avoir porté ses fruits en termes d’investissements et de prospérité pour le pays. La suite de ce bilan économique examinera d’autres indicateurs clés comme la productivité, la balance commerciale ou le chômage. Des réponses essentielles, alors qu’une nouvelle ère politique s’ouvre en France…