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L’école Stanislas de Paris retrouve le financement municipal

Un an après la suspension "provisoire" de son financement par la Mairie de Paris, l'école Stanislas retrouve sa subvention. Comment l'établissement a-t-il réussi à regagner la confiance municipale tout en réaffirmant ses valeurs ?

C’est un soulagement pour l’école Stanislas, prestigieux établissement catholique privé parisien. Un an après la suspension « provisoire » de son financement par la Mairie de Paris suite à un rapport pointant des « dérives », la municipalité annonce le rétablissement de la subvention pour 2024. Une bonne nouvelle accueillie avec satisfaction par la direction de l’établissement, qui se félicite d’un « dialogue rétabli » avec la Ville.

Un dossier très politique

L’affaire avait fait grand bruit en janvier 2023 lorsque la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo avait annoncé couper les vivres à Stanislas, après la révélation par la presse d’un rapport d’inspection peu flatteur. Ce dernier dénonçait notamment « une culture de la non-mixité » pouvant favoriser « un climat propice à l’homophobie », ainsi que le « caractère obligatoire de la catéchèse ».

La polémique avait été attisée par les propos de l’éphémère ministre de l’Education de l’époque, Amélie Oudéa-Castera, qui scolarisait ses enfants à Stanislas. Le dossier avait pris une tournure très politique, la droite dénonçant une décision « idéologique » de la Mairie de Paris.

Un fonctionnement revu et corrigé

Un an plus tard, la situation semble s’être apaisée. La municipalité se satisfait des modifications opérées depuis septembre par l’établissement, sous l’impulsion de son nouveau directeur Igor Le Diagon. Selon nos informations, la Mairie a notamment apprécié :

  • L’absence de mention aux « convictions religieuses » dans le dossier d’inscription
  • Le respect des programmes, notamment l’éducation à la sexualité
  • La distinction claire entre les heures de catéchèse et les autres enseignements

Des changements jugés suffisants pour rétablir le versement de la subvention, évaluée à 1,3 million d’euros pour l’année 2022-2023. Un montant conséquent auquel les collectivités ne peuvent légalement pas se soustraire pour un établissement privé sous contrat avec l’État.

Stanislas réaffirme son caractère catholique

Pour autant, l’école Stanislas n’entend pas renier son identité. Dans son nouveau projet éducatif, l’établissement rappelle ainsi sa « vocation de maison d’éducation chrétienne » et sa convention avec l’archevêché de Paris. Si la catéchèse ne sera plus obligatoire, l’heure hebdomadaire de « culture chrétienne » le restera.

L’Évangile est sa seule référence fondamentale dans la mise en œuvre des principes éducatifs.

extrait du projet éducatif de Stanislas

Sur la question sensible de la mixité, le règlement intérieur précise que l’école est « attentive à la formation de l’homme et de la femme et de leur construction affective suivant leur cheminement propre ». Il souligne que la proposition de classes non-mixtes et mixtes au collège reste « une liberté reconnue aux parents et aux élèves ».

Un épilogue attendu

Avec cette décision, la Mairie de Paris met un terme à près d’un an de bras de fer avec l’établissement. Une issue qui semblait inéluctable tant la suspension de la subvention apparaissait difficilement tenable sur le long terme d’un point de vue légal.

En faisant un pas vers la municipalité tout en réaffirmant son caractère propre, Stanislas semble avoir trouvé un équilibre satisfaisant. Reste à savoir si ces ajustements suffiront à faire taire durablement les critiques sur le fonctionnement atypique de cette institution parisienne.

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