La course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance bat son plein ! En ce début décembre, les skippers du Vendée Globe 2024 affrontent les conditions dantesques de l’océan Indien et entament leur entrée dans le Pacifique Sud. En tête de la flotte, Charlie Dalin sur Macif Santé Prévoyance conserve une avance assez confortable sur son principal poursuivant Sébastien Simon à bord de Groupe Dubreuil.
Un duel au sommet entre Charlie Dalin et Sébastien Simon
Au pointage de 7 heures ce mardi matin, Charlie Dalin occupe toujours la première place de cette course épique en solitaire. Le navigateur normand, qui a vu son avance s’amenuiser ces derniers jours, parvient néanmoins à maintenir un écart de 156,62 milles nautiques sur Sébastien Simon. Ce dernier, sur Groupe Dubreuil, ne lâche rien et compte bien revenir sur le leader. La troisième place est occupée par Yoann Richomme, qui accuse un retard de 309 milles sur Charlie Dalin.
Pour les navigateurs encore engagés dans l’océan Indien, les conditions de navigation sont particulièrement ardues. « Là, je suis en plein dedans, c’est un peu la cata », confie Nicolas Lunven, actuellement 6ème, à 685,80 milles du leader. « On longe la zone des glaces, je vais arriver sous l’Australie au portant… Je suis dans le tambour de la machine à laver, ça n’arrête pas de planter… Il y a des tonnes d’eau qui passent sur le pont, c’est vraiment désagréable », ajoute le skipper d’Holcim-PRB.
Selon les données météo fournies par l’organisation, Jérémie Beyou et Nicolas Lunven sont les navigateurs les plus exposés aux conditions dantesques, avec des rafales dépassant les 70 km/h et des vagues atteignant 4 mètres.
Damien Seguin regarde le biathlon en pleine tempête
Au milieu de cet enfer liquide, certains skippers parviennent à garder le moral et leur sens de l’humour. C’est le cas de Damien Seguin, actuellement 17ème, qui a raconté avoir regardé une course de biathlon à la télévision en plein cœur de la tempête :
Je sais que l’Indien, c’est compliqué. C’est la troisième fois que j’y viens et la troisième fois que je me dis que c’est pas ici que j’achèterais du terrain ! C’est un mauvais moment à passer pour tout le monde. Je trouve qu’il y a relativement peu de casse vu comme c’est exigeant avec le matériel, peut-être qu’il y en aura un peu après, mais je trouve ça difficile ! Forcément, quand le matériel souffre, nous les marins on souffre aussi, et puis mentalement c’est pas facile à vivre.
– Damien Seguin, skipper du Groupe APICIL
Sébastien Simon victime d’une avarie majeure
Si la flotte est restée quasi-intacte après le passage du cap de Bonne-Espérance, tous les concurrents ne sont pas logés à la même enseigne. D’après une source proche de son équipe, Sébastien Simon aurait été victime d’une avarie majeure sur son voilier Groupe Dubreuil. Le navigateur se serait arraché un bout de rail de grand-voile, ce qui pourrait sérieusement compromettre son retour sur Charlie Dalin. Ses équipes techniques sont actuellement à pied d’œuvre pour trouver une solution.
Un Vendée Globe ultra rapide
Malgré ces conditions dantesques, ce Vendée Globe 2024 s’annonce comme l’un des plus rapides de l’histoire. Les foilers de dernière génération permettent aux navigateurs de voler au-dessus des flots et d’atteindre des vitesses jamais égalées en course au large. Charlie Dalin a notamment signé plusieurs records de vitesse au cours de son périple, dépassant à plusieurs reprises les 30 nœuds de moyenne.
Les marins devront néanmoins rester prudents dans le Pacifique Sud, réputé pour ses conditions de navigation difficiles. Les dépressions se succèdent à un rythme effréné dans ces latitudes et la moindre erreur peut coûter très cher, comme l’a appris à ses dépens Louis Burton, contraint à l’abandon après une collision avec un OFNI (Objet Flottant Non Identifié).
Le classement au pointage de 7 heures
- Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance) à 13 208,66 milles de l’arrivée
- Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) à 156,62 milles du leader
- Yoann Richomme (Paprec Arkéa) à 309,93 mn
- Thomas Ruyant (Vulnerable) à 457,03 mn
- Jérémie Beyou (Charal) à 680,84 mn
La course est encore longue et tout peut arriver d’ici l’arrivée aux Sables d’Olonne, prévue pour fin janvier. Une chose est sûre, ce Vendée Globe 2024 nous réserve encore de nombreux rebondissements et les navigateurs devront puiser dans leurs ressources mentales et physiques pour espérer décrocher la victoire. La voile en solitaire est un sport extrême qui pousse les marins dans leurs derniers retranchements. Seuls les plus aguerris et les plus résistants pourront prétendre succéder au palmarès à Yannick Bestaven, vainqueur de la précédente édition.