Une fronde sans précédent secoue actuellement le parc zoologique du parc de la Tête d’Or à Lyon. Pas moins de 16 associations de défense du bien-être animal, emmenées par le collectif PAZ, ont en effet adressé fin octobre un courrier au maire de la ville, Grégory Doucet, pour réclamer purement et simplement la fermeture de ce zoo urbain, parmi les plus fréquentés de France.
Malgré plusieurs relances, la mairie n’a pour l’instant pas donné suite à cette demande. Une fin de non-recevoir qui a conduit les associations à monter d’un cran, en annonçant une manifestation le 30 novembre prochain devant le parc pour réclamer le placement des animaux dans des refuges. Le bras de fer est engagé.
Promesses non tenues ?
Pourtant, lors de son élection en 2020, le maire écologiste Grégory Doucet avait laissé entendre qu’il était sensible à la question du bien-être des animaux en captivité. « Malgré les discours anti-captivité de Grégory Doucet lors de la campagne, la mairie ne semble toujours pas vouloir avancer sur le sujet du zoo », déplorent ainsi les associations dans leur communiqué.
De son côté, la majorité municipale assure ne pas vouloir fermer le zoo mais plutôt le faire « entrer dans une transition », axée sur la recherche, la conservation des espèces et la sensibilisation du public. Des aménagements sont prévus pour améliorer les conditions de vie des animaux, comme davantage de végétalisation et des zones de tranquillité. Mais pour les associations, ces mesures sont très insuffisantes.
La détresse des animaux en question
Car le problème, selon elles, c’est le principe même de la captivité d’animaux sauvages dans des enclos exigus, au cœur d’une métropole. Girafes, lions, éléphants, tous subissent un stress intense lié au manque d’espace et à la promiscuité avec les visiteurs. Des comportements stéréotypés, signe de mal-être, sont fréquemment observés.
Maintenir ces animaux dans de telles conditions, c’est nier leurs besoins fondamentaux. Aucun aménagement ne pourra compenser la privation de liberté. Il faut avoir le courage de dire stop.
Un responsable associatif
D’autant que le rôle des zoos est de plus en plus questionné dans nos sociétés. Alors que la sixième extinction de masse est en cours, enfermer les derniers spécimens d’espèces menacées apparaît pour beaucoup comme un non-sens. D’autres modes de conservation, in situ, seraient bien plus pertinents, estiment les défenseurs des animaux.
Quelle alternative pour le parc ?
Mais pour la mairie, la fermeture du zoo n’est pas envisageable. Trop emblématique, il fait partie du patrimoine lyonnais et attire chaque année des centaines de milliers de visiteurs. Sa gratuité en fait une sortie prisée des familles modestes.
Les associations proposent de transformer progressivement le zoo en centre de sensibilisation à la protection de la nature. Les enclos actuels pourraient devenir des espaces immersifs et pédagogiques sur les différents écosystèmes, le tout sans animaux captifs. Un concept novateur qui permettrait de conserver l’attractivité du site tout en étant en phase avec les enjeux écologiques actuels. Reste à convaincre les élus.
Car le chemin s’annonce encore long avant une potentielle fermeture du zoo du parc de la Tête d’Or. Mais les mentalités évoluent et de plus en plus de municipalités dans le monde font le choix de se passer de zoo. Un mouvement de fond que Lyon ne pourra ignorer éternellement. La mobilisation du 30 novembre sera un test pour mesurer le soutien des Lyonnais à cette cause qui monte.