Et si la clé pour réduire le risque de cancer colorectal se trouvait dans votre yaourt du matin ? C’est ce que suggère une nouvelle étude publiée dans le numéro de février 2025 de Gut Microbes. Les chercheurs de l’hôpital Brigham and Women’s, affilié à Harvard, ont analysé de près les tumeurs du côlon chez des personnes consommant régulièrement du yaourt depuis de nombreuses années. Leurs conclusions sont pour le moins intrigantes.
Yaourt et Bifidobacterium, un duo gagnant ?
Le yaourt contient des bactéries bénéfiques appelées probiotiques, dont fait partie le genre Bifidobacterium. Ces micro-organismes sont réputés pour leurs bienfaits sur la santé intestinale. Les chercheurs ont voulu savoir si la consommation de yaourt, et donc l’apport en Bifidobacterium, pouvait influencer le développement du cancer colorectal.
Pour cette étude d’envergure, les données de 132 056 participants suivis pendant plusieurs décennies ont été analysées. Les volontaires ont été classés en fonction de leur consommation de yaourt : moins d’une portion par mois, 1 à 3 portions par mois, 1 portion par semaine ou 2 portions et plus par semaine.
Des tumeurs positives au Bifidobacterium
Sur les 3 079 cas de cancer du côlon recensés, 31% présentaient des tumeurs positives au Bifidobacterium, contre 69% de tumeurs négatives. Bien que contre-intuitif, les chercheurs émettent l’hypothèse que la présence de cette bactérie dans les tumeurs pourrait en réalité aider à combattre le cancer. Ils suggèrent également que les tumeurs positives au Bifidobacterium pourraient indiquer une altération de la barrière intestinale.
Ainsi, une consommation plus élevée de yaourt serait associée à un risque moindre de développer un cancer du côlon, en particulier lorsque la barrière intestinale est fragilisée. Les auteurs de l’étude proposent que le yaourt pourrait agir comme un bouclier protecteur.
Yaourt et mode de vie sain
Il est intéressant de noter que les participants consommant davantage de yaourt avaient aussi tendance à avoir une alimentation plus riche en folates, calcium et vitamine D. Ils étaient également plus enclins à passer des coloscopies de dépistage régulièrement, à être physiquement actifs et à moins fumer ou consommer de la viande rouge et transformée.
Bien qu’aucun aliment ou comportement ne puisse éliminer complètement le risque de maladie, c’est un effort collaboratif impliquant tous les aspects de votre vie qui fait la différence.
Sarah Pflugradt, nutritionniste et auteure de l’étude
Autres aliments fermentés bénéfiques
Au-delà du yaourt, d’autres aliments fermentés peuvent enrichir votre microbiote intestinal en bonnes bactéries :
- Kéfir
- Choucroute
- Kimchi
- Kombucha
N’oubliez pas que pour prospérer, ces bactéries ont besoin de se nourrir de fibres, abondantes dans les fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses, noix et graines. Limitez aussi la consommation d’aliments ultra-transformés, riches en sucres ajoutés et la viande rouge.
En conclusion
Cette étude met en lumière le rôle potentiel du yaourt dans la prévention du cancer colorectal, possiblement grâce à son contenu en bactéries bénéfiques comme Bifidobacterium. Inclure cet aliment dans le cadre d’un mode de vie sain, alliant une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un dépistage approprié, pourrait contribuer à réduire le risque de développer cette maladie. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats prometteurs et mieux comprendre les mécanismes en jeu. En attendant, une petite portion de yaourt pourrait bien faire la différence pour votre santé intestinale !