Le rugby français se retrouve une nouvelle fois sous les projecteurs pour de mauvaises raisons. Alors que le XV de France vient de subir une cuisante défaite lors de sa tournée en Argentine, voilà que de nouvelles révélations viennent ternir un peu plus son image. Selon le quotidien L’Équipe, certains joueurs auraient en effet bravé l’interdiction de sortie décrétée par l’encadrement après le troisième test-match perdu face aux Pumas (33-25).
Des “dérapages” à répétition pour le XV de France
Cette information, si elle venait à être confirmée, constituerait un nouveau coup dur pour une équipe de France déjà empêtrée dans plusieurs affaires extra-sportives ces dernières semaines. Fin juin, deux jeunes joueurs, Arthur Jégou et Hugo Auradou, avaient ainsi été inculpés pour des faits présumés de viol en marge de la tournée au Japon. Quelques jours plus tôt, l’arrière international Melvyn Jaminet s’était lui retrouvé au cœur d’une polémique après la diffusion d’une vidéo le montrant ivre lors d’une soirée.
Pour Florian Grill, le nouveau président de la Fédération française de rugby (FFR), ces différents épisodes sont autant de “dérapages” qu’il convient désormais de sanctionner fermement. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi à Marcoussis, le dirigeant n’a ainsi pas exclu de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre des fêtards présumés.
S’il y a eu des sorties, c’est un dérapages de plus. […] Il faut prendre le taureau par les cornes.
Florian Grill, président de la FFR
Les joueurs concernés pas encore identifiés
Pour l’heure, l’identité des internationaux français soupçonnés de cette virée nocturne prohibée n’a pas été dévoilée. Selon les informations de L’Équipe, les joueurs auraient demandé la permission de sortir au soir du troisième test-match à l’encadrement, qui leur aurait opposé une fin de non-recevoir. “Jean-Marc Lhermet (vice-président de la FFR) a répondu non”, a ainsi confirmé Florian Grill.
Le rugby tricolore n’en finit donc plus de défrayer la chronique pour des motifs qui dépassent largement le cadre sportif. Après l’affaire des “bûcherons” lors du Tournoi des 6 Nations 2017, suivie du fiasco de l’épisode d’Édimbourg en 2018, où plusieurs cadres avaient été aperçus dans un état d’ébriété avancé, voilà que de nouveaux écarts viennent entacher la réputation du maillot frappé du coq.
L’image du XV de France à restaurer d’urgence
A un peu plus d’un an de la Coupe du monde 2023 organisée en France, ces débordements interrogent sur la capacité de ce groupe à se remobiliser et à se concentrer sur ses objectifs rugbystiques. Car au-delà des considérations morales, ce sont bien les performances sur le terrain qui finiront par être affectées si l’équipe ne parvient pas à assainir son environnement et à retrouver de la sérénité.
Pour cela, un travail de fond semble indispensable. Comme l’a souligné Florian Grill, il est urgent d’actionner plusieurs leviers :
- Responsabiliser les joueurs en leur faisant prendre conscience de leur statut et de leur exposition médiatique
- Sanctionner fermement les écarts de conduite avérés pour envoyer un signal fort
- Resserrer l’encadrement et la communication autour de l’équipe
- Recentrer le discours et l’énergie sur les échéances sportives à venir
Des chantiers d’ampleur donc pour le nouveau comité directeur de la FFR, qui va devoir démontrer sa capacité à reprendre la main et à réinstaurer de l’ordre et de l’exigence au sein d’un groupe qui semble parfois naviguer à vue. Car ne nous y trompons pas : au-delà des succès ou des revers passagers, c’est bien l’avenir à moyen terme du rugby français qui se joue dans la gestion de ces crises à répétition.
