Dans un ouvrage récent intitulé « Le wokisme ou la guerre civile qui vient », le philosophe Pierre-Henri Tavoillot lance un cri d’alarme. Selon lui, le wokisme, cette idéologie venue des États-Unis, représente une menace existentielle pour la cohésion de la société française. Plus qu’une simple mode passagère, il s’agirait d’une véritable bombe à fragmentation identitaire, porteuse des germes d’un conflit fratricide.
Le wokisme, cheval de Troie de la désunion
Sous couvert de justice sociale et de lutte contre les discriminations, le wokisme importerait en réalité une grille de lecture racialiste et communautariste du monde. En assignant chacun à une identité figée de dominé ou de dominant, de victime ou d’oppresseur, il minerait les fondements universalistes de notre pacte républicain. Loin de réparer les fractures de la société, il les creuserait, exacerbant les antagonismes et les ressentiments.
« Le wokisme fragmente la société en une myriade de groupes irréconciliables, institue le soupçon et la défiance comme mode de relation à l’autre. C’est l’idéologie de la discorde avec la promesse d’une guerre civile totale »
– Pierre-Henri Tavoillot dans « Le wokisme ou la guerre civile qui vient »
Une idéologie totalisante et mortifère
Le philosophe dénonce une forme de « révolution culturelle » infiltrée dans tous les champs de la société, de l’entreprise à l’université en passant par les médias et la culture. Cette emprise croissante du wokisme dans les esprits conduirait à une censure du langage, à une concurrence victimaire et à une suspicion généralisée. L’hystérie de la traque aux offensés déboucherait sur une police de la pensée.
- Déconstruction des « privilèges » et des héritages
- Racialisation et essentialisation des identités
- Tyrannie des minorités et concurrence victimaire
- Cancel culture et chasse aux sorcières
La France, prochain champ de bataille identitaire ?
Importé des campus américains, le wokisme trouverait en France un terrain particulièrement propice. Tavoillot y voit le symptôme d’un pays fragmenté, travaillé par les blessures de la colonisation et les échecs de l’intégration. Face à une forme d’apartheid social et territorial, la tentation communautariste et identitaire se ferait plus forte, favorisant une surenchère dans la concurrence victimaire.
« La France n’a jamais fait le travail de mémoire et de réconciliation qui aurait permis de dépasser les traumatismes du passé colonial. Cette faille est aujourd’hui exploitée par les identitaires de tout bord qui nous promettent le pire. »
Les antidotes à la discorde
Pierre-Henri Tavoillot ne se contente pas de dresser un sombre diagnostic. Il explore aussi les voies d’une résistance à la déferlante woke qui passerait par un sursaut collectif :
- Réaffirmer les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité
- Refonder l’école de la République comme creuset du commun
- Remettre la raison et le débat contradictoire au cœur de l’université
- Tourner la page de la repentance pour bâtir une mémoire partagée et apaisée
Malgré l’ampleur des défis, le philosophe veut croire que la France saura puiser dans son héritage humaniste des ressources pour éviter le pire. À condition d’agir vite, avant que les blessures identitaires ne deviennent incurables.