Dans le vaste univers de la musique, certains artistes brillent par leur capacité à se réinventer constamment, repoussant sans cesse les limites de la créativité. C’est précisément le cas de deux légendes musicales, John Cale et Joni Mitchell, qui nous offrent de nouvelles pépites à savourer.
John Cale, l’éternel aventurier
À 82 ans, John Cale, membre fondateur du Velvet Underground, prouve qu’il est loin d’avoir dit son dernier mot. Son nouvel album, Poptical Illusion, arrive à peine 18 mois après l’excellent Mercy. Depuis son départ du groupe en 1968, Cale a mené une des carrières solo les plus aventureuses de son époque, enchaînant les chefs-d’œuvre.
Poptical Illusion est le fruit de sa créativité débordante pendant le confinement, période durant laquelle il aurait écrit pas moins de 80 nouvelles chansons ! Navigant entre boucles hip-hop, sons électroniques et bruitages divers, cet album est résolument ancré dans son époque. Loin de se reposer sur ses lauriers, Cale nous propose un disque audacieux et enthousiasmant.
Un songwriter et chanteur hors pair
Ancien disciple de John Cage, pianiste, altiste et bassiste redoutable, John Cale est un songwriter de premier ordre doublé d’un chanteur puissant. Sur Poptical Illusion, il fait preuve d’une liberté totale, explorant de nouvelles formules sans céder à la nostalgie. Un album qui prouve qu’il est possible de vieillir avec grâce dans l’univers de la pop.
Cale ne répète aucune formule connue et ne dispense aucune nostalgie sur cet album totalement affranchi.
Olivier Nuc, Le Figaro
Joni Mitchell, un concentré de créativité
De son côté, la Canadienne Joni Mitchell nous invite à redécouvrir une période charnière de sa carrière avec The Asylum Albums (1976-1980). Cette rétrospective se concentre sur une séquence particulièrement créative, initiée après sa tournée de 1975.
Le premier joyau de cette période est l’album Hejira, un véritable chef-d’œuvre. Road-movie musical hanté et spectral, il marque une rupture avec le folk et l’émergence d’un style unique, en compagnie de virtuoses comme Jaco Pastorius et Larry Carlton. Avec ses textes autobiographiques superbes, Hejira est le sommet incontesté de la discographie de Mitchell.
Une discographie fascinante
La suite est tout aussi passionnante, de l’expérimental Don Juan’s Reckless Daughter à l’album Mingus enregistré avec le légendaire contrebassiste quelques mois avant sa mort. Le coffret est complété par le live Shadows and Light, témoignage d’une tournée mémorable avec un casting jazz exceptionnel.
- Hejira (1976) – Un road-movie musical hanté et unique
- Don Juan’s Reckless Daughter (1977) – Une expérimentation débridée
- Mingus (1979) – Une rencontre au sommet avec un géant du jazz
- Shadows and Light (1980) – La quintessence de Mitchell sur scène
Avec ces deux sorties, John Cale et Joni Mitchell prouvent que la créativité n’a pas d’âge. Véritables références dans leurs genres respectifs, ils continuent de nous surprendre et de nous émouvoir, enrichissant un peu plus un héritage musical déjà exceptionnel. Des artistes éternels, en quête perpétuelle de nouveaux horizons sonores.
