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Le Voile, Le Sport, Et Le Dilemme D’Une Athlète Française

Entre son hijab et les JO de Paris 2024, l'athlète française Sounkamba Sylla face à un dilemme impossible. Son coeur balance mais une décision s'impose... #sport #laïcité #hijab

En cette année olympique 2024, alors que Paris se prépare fébrilement à accueillir le monde, une jeune athlète française se retrouve tiraillée entre deux passions, deux facettes essentielles de son identité. Sounkamba Sylla, spécialiste du 400 mètres, rêve de fouler la piste du stade olympique, sous les couleurs tricolores. Mais son hijab, qu’elle porte avec fierté, pourrait bien compromettre ses chances de réaliser son rêve.

Une athlète prometteuse face à un dilemme cornélien

Originaire du Mali, Sounkamba a grandi en banlieue parisienne, où elle a découvert sa passion pour la course à pied. Travailleuse acharnée, elle a rapidement progressé, intégrant le club local puis l’équipe de France junior. Mais en parallèle de son ascension sportive, la jeune femme a aussi cheminé spirituellement, choisissant de porter le voile islamique au quotidien.

Jusqu’à présent, son hijab n’avait jamais posé problème lors des compétitions. Mais en juin 2023, le Conseil d’État a tranché : pas de signes religieux ostentatoires pour les représentants français aux Jeux Olympiques. Un coup de massue pour Sounkamba.

C’est comme si on me demandait de choisir entre une partie de moi-même et une autre. Mon voile fait partie de mon identité, au même titre que ma nationalité française et ma passion pour l’athlétisme.

– Sounkamba Sylla

La ministre des Sports campe sur ses positions

Malgré la polémique, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des JO, maintient la ligne dure du gouvernement, au nom de la laïcité et de la neutralité du service public. Une position qui va à l’encontre des règles du CIO autorisant le voile, considéré comme un vêtement culturel.

Pour Sounkamba, c’est l’incompréhension. Elle qui rêvait de montrer qu’on pouvait être une athlète de haut niveau, française et musulmane pratiquante, se sent prise en étau, contrainte à un choix impossible.

Entre renoncement et concessions

À un an des Jeux, l’athlète doit trancher. Participer sans son voile, au risque de trahir ses convictions ? Ou renoncer et voir s’envoler son rêve olympique ? Une troisième voie semble se dessiner : celle d’une dérogation exceptionnelle pour motifs religieux, comme il en existe dans d’autres pays. Mais le chemin est encore long et semé d’embûches.

En attendant, Sounkamba continue de s’entraîner dur, partagée entre l’espoir et le doute. Son histoire, emblématique des défis de notre société, interroge les limites du modèle français de laïcité face aux aspirations individuelles. Un débat complexe, qui dépasse largement le cadre du sport.

Quelques repères sur le hijab dans le sport

  • Le hijab est autorisé aux JO depuis 2016, après des années de polémique.
  • De nombreuses athlètes musulmanes de haut niveau portent le voile en compétition, comme l’escrimeuse américaine Ibtihaj Muhammad ou la boxeuse Sadaf Khadem.
  • En France, la loi interdit les signes religieux dans la fonction publique et l’espace scolaire, mais pas dans le sport, considéré comme relevant de la sphère privée.
  • Le débat sur les « hijabeuses » agite régulièrement le landerneau politique, certains y voyant une atteinte à la laïcité, d’autres la liberté de culte.

Reste à savoir quel chemin choisira Sounkamba, et quelles en seront les conséquences, pour elle comme pour le sport français. Une chose est sûre : son parcours hors norme ne laissera personne indifférent, et nourrira le débat sociétal bien au-delà des Jeux de Paris.

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