Un vent de conservatisme souffle-t-il sur l’Europe ? C’est ce qu’affirme Kevin Roberts, président de la Heritage Foundation, influent think tank américain dont le programme « Project 2025 » guide la politique du gouvernement Trump. Lors d’une récente conférence depuis Londres, il s’est dit enthousiasmé par les perspectives qui s’ouvrent pour les conservateurs.
Une « occasion » de s’engager en Europe
Pour Kevin Roberts, la droite institutionnelle américaine a aujourd’hui une opportunité unique de propager ses idées en Europe. L’objectif ? Marier certains aspects du populisme aux fondamentaux du conservatisme, pour étendre à l’international le mouvement initié aux États-Unis.
La « fatigue » des élites, terreau fertile ?
Le président de la Heritage Foundation mise sur un sentiment grandissant :
Chaque jour, les gens sont fatigués d’entendre les élites leur dire quoi faire. Ils veulent reprendre leur vie en main, ils veulent – et particulièrement en Europe – qu’on leur rende leur liberté religieuse.
Selon lui, les Européens aspirent à « se réveiller avec un pays normal« , comme aime à le répéter Donald Trump. Une tendance qu’il juge « inarrêtable » et annonciatrice d’un « grand siècle » pour les conservateurs.
Le « Project 2025 », feuille de route controversée
Basée à Washington, la Heritage Foundation est l’un des principaux think tanks conservateurs outre-Atlantique. Son fameux « Project 2025« , publié lors de la campagne présidentielle, avait suscité de vives critiques :
- Les démocrates dénonçaient des propositions « extrémistes »
- Donald Trump lui-même avait pris ses distances, assurant ne pas avoir lu l’épais document
Pourtant, depuis son retour à la Maison Blanche, le président républicain en a repris de nombreux points quasiment mot pour mot dans ses décrets, du gel des embauches de fonctionnaires au retrait américain de l’Organisation mondiale de la santé.
L’Europe, prochain terrain de jeu des conservateurs ?
Si les propos de Kevin Roberts se vérifient, le Vieux Continent pourrait bien connaître à son tour une poussée conservatrice dans les prochaines années. Une hypothèse qui ne manquera pas de faire réagir, alors que le spectre du populisme hante déjà de nombreux pays européens.
Mais le président de la Heritage Foundation se veut confiant et voit plus loin :
Au bout du compte, comme Donald Trump a pris l’habitude de le dire, ils veulent de nouveau se réveiller avec un pays normal. Et je suis heureux de pouvoir annoncer (…) que c’est en train de se produire. C’est inarrêtable, et ça va être un grand siècle.
Entre fantasme et réalité, les prochains mois nous diront si l’Europe emprunte effectivement le chemin tracé par les conservateurs américains. Une chose est sûre, le débat promet d’être animé des deux côtés de l’Atlantique !
