Avez-vous déjà imaginé un pays prêt à tout pour éviter une tempête économique venue d’outre-Atlantique ? C’est exactement ce que fait le Vietnam en ce printemps 2025. Face à la menace de nouveaux tarifs douaniers américains, ce géant asiatique a décidé de jouer la carte de l’apaisement en réduisant drastiquement ses propres taxes sur une flopée de produits importés. Une stratégie aussi audacieuse que calculée, qui pourrait bien redessiner les contours du commerce mondial.
Une Réponse Face à la Pression Américaine
Fin mars 2025, le gouvernement vietnamien a dévoilé une mesure choc : une baisse significative des droits de douane sur des biens aussi variés que les voitures, le gaz liquéfié ou encore les pistaches. Cette annonce, tombée un lundi soir, n’a pas manqué de faire réagir les observateurs. Pourquoi un tel virage ? La réponse tient en un mot : survivalisme économique.
Les États-Unis, sous la houlette d’un président bien décidé à réduire son déficit commercial, agitent depuis des mois la menace de taxes tous azimuts. Le Vietnam, dont le marché américain représente une manne cruciale, n’a pas eu d’autre choix que de réagir. Plutôt que de brandir des représailles, le pays mise sur une ouverture calculée.
Quels Produits Sont Concernés ?
La liste des produits touchés par cette baisse est aussi longue qu’éclectique. Voici un aperçu des changements majeurs :
- Voitures : les droits d’importation chutent de moitié, un coup de pouce pour les constructeurs étrangers.
- Gaz naturel liquéfié : le taux passe de 5 % à 2 %, une aubaine pour l’énergie.
- Cuisses de poulet congelées : de 20 % à 15 %, pour ravir les amateurs de volaille.
- Pistaches et amandes : des réductions allant jusqu’à 10 points, rendant ces snacks plus accessibles.
Cette diversité montre une volonté claire : diversifier les importations tout en apaisant les tensions avec Washington. Les produits agricoles, en particulier, semblent viser directement le cœur des exportateurs américains.
Un Pari Risqué mais Stratégique
Ce n’est pas la première fois que le Vietnam joue les équilibristes sur la scène internationale. Déjà, lors du premier mandat du président américain entre 2017 et 2021, le pays avait tiré profit de la guerre commerciale sino-américaine. En devenant une alternative à la Chine pour les industriels, il s’était imposé comme un acteur incontournable en Asie du Sud-Est.
Le Vietnam fait tout pour adoucir le choc, préférant tendre la main plutôt que de frapper en retour.
– Un dirigeant d’une chambre de commerce européenne au Vietnam
Mais ce choix n’est pas sans risques. Si les États-Unis maintiennent leurs tarifs, cette ouverture pourrait se retourner contre Hanoï. Pourtant, les autorités semblent convaincues que cette stratégie portera ses fruits.
Des Chiffres qui Parlent
Pour comprendre l’enjeu, un coup d’œil aux chiffres s’impose. En 2024, le déficit commercial des États-Unis avec le Vietnam a atteint 123,5 milliards de dollars, en hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Ce déséquilibre, le quatrième plus important pour Washington, explique la pression exercée sur le pays asiatique.
Produit | Ancien taux | Nouveau taux |
Voitures | Variable | Réduit de 50 % |
Gaz liquéfié | 5 % | 2 % |
Cuisses de poulet | 20 % | 15 % |
Ces données montrent une chose : le Vietnam ne baisse pas les bras. Au contraire, il ajuste ses voiles pour naviguer dans des eaux troubles.
Un Contexte Géopolitique Explosif
Derrière cette décision, il y a bien plus qu’une simple histoire de taxes. Le monde traverse une période d’incertitude, marquée par des tensions géopolitiques et des bouleversements économiques. Le Vietnam, puissance exportatrice, doit jongler entre ses ambitions et les pressions extérieures.
D’après une source proche du ministère des Finances, ces ajustements visent à « anticiper les évolutions imprévisibles du commerce mondial ». Une manière élégante de dire que le pays veut garder une longueur d’avance.
Starlink et Ouverture Technologique
En parallèle, le Vietnam ne se contente pas de jouer sur les taxes. La semaine dernière, il a donné son feu vert à Starlink, le service internet par satellite d’une célèbre entreprise spatiale américaine, pour un projet pilote jusqu’en 2030. Une décision qui pourrait séduire les investisseurs étrangers et renforcer les liens avec les États-Unis.
Cette ouverture technologique, couplée à la baisse des droits de douane, envoie un message clair : le Vietnam veut être un partenaire, pas un adversaire.
Les Gagnants et les Perdants
Qui profite vraiment de cette stratégie ? Les consommateurs vietnamiens, d’abord, qui verront les prix de certains produits baisser. Les exportateurs américains, ensuite, qui trouvent là une porte entrouverte pour écouler leurs marchandises. Mais les industriels locaux pourraient, eux, grincer des dents face à cette concurrence accrue.
À retenir : Le Vietnam mise sur la flexibilité pour éviter une guerre commerciale coûteuse.
Et Après ?
Difficile de prédire l’issue de ce bras de fer économique. Le président américain a beau promettre d’être « gentil » avec ses partenaires, ses déclarations laissent planer le doute. Le Vietnam, lui, continue de tendre la main, espérant que cette générosité sera récompensée.
Une chose est sûre : en avril 2025, le monde a les yeux rivés sur ce petit pays d’Asie du Sud-Est. Saura-t-il transformer la menace en opportunité ? L’histoire nous le dira.