Dans les rues animées de Caracas, la capitale vénézuélienne, une lueur d’espoir semble poindre. Carlos et son équipe, vêtus aux couleurs de la coalition d’opposition, arpentent le populaire quartier de La Pastora, des portraits des candidats à la présidentielle à la main. À un mois du scrutin crucial du 28 juillet, qui pourrait sonner le glas de 25 années d’un régime socialiste qui a mené le pays à la ruine, ils vont à la rencontre des électeurs pour les convaincre de choisir le changement.
Un pays exsangue qui aspire à tourner la page
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez en 1999, suivie de celle de son dauphin Nicolas Maduro, le Venezuela, pourtant l’un des pays les plus riches au monde grâce à ses réserves pétrolières, a sombré dans une crise économique, sociale et humanitaire sans précédent. Pénuries alimentaires et de médicaments, inflation galopante, insécurité chronique, répression violente de l’opposition… Le bilan est accablant.
On en a assez de ces 25 ans de socialisme qui nous ont détruits. On veut du changement, on veut la liberté, on veut pouvoir vivre dignement de notre travail.
Maria, une habitante de La Pastora
Face à ce désastre, plus de 4,5 millions de Vénézuéliens ont fui le pays ces dernières années. Médecins, ingénieurs, ouvriers… Les cerveaux et les bras ont massivement déserté, laissant exsangue une nation à genoux.
Edmundo González Urrutia, l’homme providentiel de l’opposition ?
Mais pour beaucoup, le scrutin du 28 juillet représente l’espoir d’un renouveau. Et le visage de cet espoir s’appelle Edmundo González Urrutia. Ce député de 58 ans, à la tête d’une coalition d’opposition enfin unie, est donné gagnant dans les sondages face au président sortant Nicolas Maduro. Son programme : redresser l’économie, restaurer la démocratie et les libertés, et tourner définitivement la page du chavisme.
Edmundo, c’est l’unité. C’est le seul qui peut rassembler l’opposition et battre Maduro. Avec lui, on a enfin une vraie chance de changer les choses.
Explique Carlos, en distribuant ses tracts
Une élection sous haute surveillance
Mais malgré la mobilisation de Carlos et de milliers d’autres militants, rien n’est joué. Le régime de Nicolas Maduro, habitué aux manipulations électorales, semble prêt à tout pour conserver le pouvoir. Pressions sur les électeurs, entraves à la campagne de l’opposition, risque de fraudes… Les obstacles sont nombreux pour un scrutin réellement libre et transparent.
On sait que ça va être dur. Maduro ne lâchera rien. Mais cette fois, on sera vigilants. On ne les laissera pas nous voler cette élection.
Assure Maria, déterminée
Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives pour l’avenir du Venezuela. Un pays meurtri qui, après avoir touché le fond, veut croire que le bout du tunnel est proche. Le 28 juillet, près de 30 millions d’électeurs auront entre leurs mains le destin de leur nation. Avec l’espoir, enfin, de tourner la page de 25 années de chavisme et d’écrire un nouveau chapitre de leur histoire.