Quel incroyable début d’aventure pour Charlie Dalin dans ce Vendée Globe 2020-2021 ! Le skipper de Macif vient de dépasser le cap Leeuwin à la pointe sud-ouest de l’Australie, bouclant ainsi un tiers de son tour du monde en solitaire en tête de la course. Une performance remarquable qui le positionne comme l’un des grands favoris pour la victoire finale. Mais la route est encore longue et semée d’embûches pour ce jeune marin qui découvre l’épreuve mythique.
Un sprint australien maîtrisé
Cela fait maintenant plusieurs jours que Charlie Dalin survole les débats en tête de la flotte. Une position qu’il a conquise de haute lutte en menant un train d’enfer le long des côtes australiennes. D’après une source proche de son équipe, le Normand a parfaitement négocié la descente rapide de l’océan Indien, slalomant avec brio entre les dépressions et les grains violents.
Son avance au passage du cap Leeuwin en dit long sur sa maîtrise des éléments et de son bateau dernière génération équipé de foils.
Charlie a creusé un écart significatif sur ses poursuivants et semble en pleine possession de ses moyens. Son objectif est clair : maintenir un rythme élevé pour aborder sereinement la suite du parcours.
– Déclaration d’une source au sein de l’équipe Macif
Un matériel à la hauteur du défi
Mais une telle performance n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’une préparation minutieuse et d’un projet pensé dans les moindres détails. Le bateau de Charlie Dalin, conçu par l’architecte naval VPLP, est une formidable machine taillée pour la haute mer. Avec ses foils dernière génération, il est capable de voler au-dessus des flots à des vitesses impressionnantes.
Le skipper ne tarit pas d’éloges sur son engin high-tech :
Je me sens en totale osmose avec le bateau. Sa puissance et sa nervosité demandent une attention de chaque instant, mais c’est un régal de le mener à la limite.
– Charlie Dalin après son passage du cap Leeuwin
Au cœur de l’océan Indien
Cette première partie de course dans l’océan Indien laissera sans doute un souvenir impérissable au marin de 36 ans. Car les conditions y ont été particulièrement musclées, entre mer formée, rafales de vent et froid glacial. Un cocktail éprouvant qui a poussé les skippers dans leurs derniers retranchements.
Charlie Dalin semble avoir trouvé le bon rythme dans ces conditions dantesques :
J’essaie de trouver le bon équilibre entre attaque et préservation du matériel. Chaque jour apporte son lot de réglages et d’ajustements pour optimiser la trajectoire et la vitesse.
– Charlie Dalin durant son périple indien
La course est loin d’être gagnée
Alors que la flotte attaque la second tiers du parcours, la prudence reste de mise pour le leader qui sait que la route est encore longue jusqu’aux Sables d’Olonne. Car dans un tour du monde, la moindre avarie ou erreur de trajectoire peut coûter cher et redistribuer les cartes à tout moment.
D’autant que la concurrence est affûtée, à l’image de Thomas Ruyant (LinkedOut) ou Yannick Bestaven (Maître CoQ IV), qui restent en embuscade à moins de 300 milles derrière le leader. Tout peut encore se passer dans cette régate au long cours où les rebondissements sont légion.
Charlie Dalin en est bien conscient et reste focalisé sur son objectif ultime :
Le chemin est encore long et tout peut arriver. Mon défi est de maintenir la cadence sans tomber dans le piège de l’excès de confiance. La clé sera de gérer au mieux mon effort et mon matériel jusqu’à la ligne d’arrivée.
– Déclaration de Charlie Dalin
Les secrets d’une préparation optimale
Si Charlie Dalin semble si à l’aise dans sa course autour du monde, cela doit beaucoup à l’intensité de sa préparation. Depuis des mois, il a travaillé sans relâche avec ses équipes pour optimiser chaque détail de son projet :
- Entraînement physique et mental pour affronter la solitude et les éléments
- Développement poussé du bateau et de ses équipements en partenariat avec architectes et ingénieurs
- Navigation intensive pour tester les limites et affiner les réglages
- Préparation minutieuse de la météo et du routage avec le soutien de spécialistes
Un travail titanesque qui porte aujourd’hui ses fruits et place Charlie Dalin dans les meilleures dispositions pour aller décrocher le Graal, une victoire dans la course légendaire autour du monde en solitaire et sans escale.
Un héros discret et déterminé
Au-delà de ses indéniables qualités de marin, Charlie Dalin impose le respect par sa détermination sans faille et son professionnalisme à toute épreuve. Depuis ses débuts sur le circuit Figaro, il a tracé son sillon avec méthode et discrétion, construisant pas à pas un palmarès éloquent.
Aujourd’hui aux avant-postes du Vendée Globe pour sa première participation, il incarne la nouvelle génération qui bouscule la hiérarchie établie. Un statut d’outsider qu’il assume pleinement :
J’aime avancer dans l’ombre des favoris. Cela me motive à donner le meilleur et à sans cesse repousser mes limites. Mon but est d’arriver en tête aux Sables, quel que soit mon statut.
– Charlie Dalin à propos de son approche de la course
Nous suivons avec passion la progression de ce marin hors normes qui écrit sous nos yeux un nouveau chapitre de la légende du Vendée Globe. Car au-delà des exploits sportifs, c’est un magnifique message d’abnégation et de dépassement de soi que Charlie Dalin nous envoie depuis les mers australes.
Cap maintenant sur le Pacifique où une nouvelle page de son odyssée reste à écrire. Et nul doute que le skipper de Macif mettra toute son énergie et son talent pour rester l’homme de tête et créer la sensation à son retour triomphal en Vendée. Quel que soit le résultat final, il aura à coup sûr marqué cette édition de son empreinte indélébile.